Bernard «Rambo» Gauthier affirme vouloir se distancer des réseaux sociaux, qu’il enflamme dès qu’il prend le clavier, parce qu’il craint depuis quelques temps, l’épuisement.
«Si je ne m’autodiscipline pas, je ne me rendrai pas au bout», a-t-il confié au Journal. Un coup d’œil à sa page personnelle suivie par quelque 15 600 abonnés suffit d’ailleurs pour constater que le leader syndical de l’écho de ses publications, qui peuvent compter un millier de partage. «Je ne suis pas épuisé, mais je sais que ça s’en vient. Ça, c’est sûr», a poursuivi celui qui a sauté dans l’arène politique en décembre.
«Votre véhicule, vous êtes en train de l’épuiser, le brûler. Si je suis brûlé en arrivant aux élections, il n’y en aura plus de véhicule», illustre le nouveau chef de Citoyens au pouvoir. Bernard Gauthier entend s’en tenir «à une sortie de temps en temps pour le parti» et «des fois» sur certains sujets qui le touchent, mais sans plus.
«Je le fais premièrement pour moi, il faut que je vive. La vie familiale aussi, c’est pas tout le temps évident (…) Dimanche, il y a un gars qui m’a écrit pour me dire qu’il voulait s’enlever la vie. Je peux pas, pas lui répondre», explique-t-il. «Il va falloir que je prenne mes distances, des affaires comme ça, ça épuise. Ça devient émotionnel».
«La personne qui écrit, elle est seule. Si elle pouvait voir tout ce qui rentre, elle s’en rendrait compte, je ne peux pas leur en vouloir», poursuit-il, affirmant recevoir «facile» des centaines de messages privés par jour. «J’ai l’impression que le temps que je réponde à une, il en rentre cinq. C’est hallucinant (…) Des fois, je me couche à une heure ou deux heures du matin pour essayer de répondre à tout le monde».
Modérer les commentaires
Bernard Gauthier a également décidé de partager son compte personnel avec l’un des fondateurs du parti Citoyens au pouvoir, Yvon Simard. Il a aussi nommé deux administrateurs et un modérateur pour une autre de ses pages, sous forme de groupe fermé, qui cumule quelque 9 300 membres pour «ne pas en échapper». C’est d’ailleurs sur cette dernière page que les débats s’enveniment le plus souvent, dit-il.
«Quand ça se pogne, ça va trop loin, ça dégénère, ça n’a pas de bon sens», rapporte Bernard Gauthier. Le syndicaliste consent aussi que certains de ses abonnés «vont trop loin» surtout depuis l’attentat meurtrier à la mosquée de Québec. «Je veux pas que ça déborde», lance-t-il précisant que des internautes pourront à l’avenir être bannis de sa page. Il explique que les commentaires haineux seront supprimés et qu’un message privé sera envoyé à l’auteur.
Bernard Gauthier ne croit pas néanmoins que ses propos sur Facebook où il avoue lui-même parfois «partir en peur» contribuent à attiser la colère de ses abonnés, qui tirent à boulets rouges contre les gouvernements et l’establishment. «Ça prouve une chose, c’est pour ça que je suis rendu-là. La journée où je vais trop me transformer, je vais perdre leur confiance», dit-il, ajoutant qu’il allait néanmoins «essayer de (se) contrôler un peu».
Il espère arriver à calmer les ardeurs de plusieurs à qui ils demandent «d’être patients». «Tout le monde est affamé, ce que je lis et que je vois là-dedans, c’est malade. Ils voudraient tout régler là. Les élections c’est dans 18 mois», rappelle celui qui briguera les suffrages dans Duplessis. «Slaquez un peu, on sait ce qu’on a à faire».
D’ici les prochains jours, des pages Facebook dédiées au débat d’idées dans chacune des 125 circonscriptions électorales doivent être lancées. ce qui permettra aussi, selon lui, d’alléger la quantité de messages qu’il reçoit.
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