Festival de l’Innucadie: La valorisation de la tradition orale

Par Éditions Nordiques 12 août 2016
Temps de lecture :

Parmi les fondateurs du Festival du conte et de la légende de l’Innucadie qui se déroulera du 12 au 14 août à Natashquan, Francis Malec s’apprête à tirer sa révérence après plusieurs années de loyaux services. À titre de président de son conseil d’administration, il espère qu’une relève saura se manifester rapidement pour en assurer sa continuité.

Francis Malec croit en l’importance de cet événement qui est le seul dédié aux contes et à la légende sur la Côte-Nord. «On visait le rapprochement entre deux solitudes. C’est ce qui a jeté les bases du festival. On voulait que les Acadiens et les Innus se réunissent. Chez les Innus, on accorde beaucoup d’importance à la tradition orale. C’est notre principal moyen de transmission des connaissances», avance-t-il.

Un outil de rassemblement

Un véhicule autrefois utilisé davantage par les ancêtres que les organisateurs du festival essaient de garder bel et bien vivant. «C’est ce qui explique le fait qu’on a plusieurs activités traditionnelles. On le fait en même temps que la fête des Acadiens, souligne-t-il. Nos aînés occupent une place importante. Ils ont un rôle de premier plan. Ils nous racontent leur vie. C’est un contenu très enrichissant que l’on retrouve très peu, voire pas, à l’écrit.»

Comme la plupart de ses pairs, il est convaincu que le conte demeure aujourd’hui l’une des rares occasions où les gens se réunissent ensemble tout en faisant abstraction des différences. «C’est la formule que l’on a trouvé pour se rencontrer, se connaître. Même après 150 ans, on ne se connaissait pas. Il faut dire que ce sont là deux cultures et deux écoles de pensée différentes à la base. Jusqu’à maintenant, c’est une expérience concluante. Des ponts se sont réellement bâtis», affirme-t-il.

«C’est la formule que l’on a trouvé pour se rencontrer, se connaître. Même après 150 ans, on ne se connaissait pas.» -Francis Malec

Les principaux obstacles rencontrés

L’éloignement géographique de Natashquan par rapport aux grands centres urbains faits en sorte que le festival peine à rejoindre un très large public. «Il est vrai qu’il est très difficile d’attirer les touristes ici. Une chance que nous avons certaines attractions touristiques, dont les Galets. C’est aussi dans ce sens que le festival a toute son importance. C’est un autre véhicule qui apporte d’importantes retombées économiques dans la municipalité.»

Pour cette 11e édition du Festival du conte et de la légende de l’Innucadie, le financement a tardé à venir. Une situation qui explique pourquoi la programmation a été dévoilée aussi tardivement. «À un certain moment, on songeait même à annuler l’événement. L’argent est très difficile à trouver. Le climat d’austérité qui règne, en ce moment, n’aide en rien, déplore-t-il. On est dépendant de l’aide gouvernementale. Heureusement, le conseil de bande nous est d’un très grand secours.»

Une scène locale bien vivante

Sur une note plus positive, M. Malec ajoute que l’effervescence du talent local est un élément qui contribue grandement à assurer la pérennité de cet événement annuel. «Le talent est ici. C’est indéniable. Les gens sont prêts à mettre la main à la pâte. Ils le font avec cœur. C’est l’un des éléments qui contribuent à son succès année après année. On voit une relève apparaître. Ça m’amène à demeurer très optimiste quant à sa survie», lance-t-il.

Partager cet article