ArcelorMittal: Projet pilote de 7 millions $ pour la conversion au gaz naturel

Par Éditions Nordiques 21 mars 2016
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Martin Imbleau, vice-président chez Gaz Métro, la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, le ministre de l’Énergie et responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand et le président et chef de la direction chez ArcelorMittal, Pierre Lapointe.

Le ministre responsable de la Côte-Nord, Pierre Arcand, a annoncé officiellement, lundi, l’octroi d’une subvention maximal de 4,5 millions $ à ArcelorMittal pour la réalisation d’un projet pilote de «conversion énergétique au gaz naturel liquéfié (GNL)». Cet investissement total de 7 millions $ permettra à la minière d’obtenir des «gains économiques», selon Gaz Métro qui fournira l’énergie par camions.

Les travaux débuteront ce printemps à l’usine de bouletage d’ArcelorMittal à Port-Cartier pour convertir six brûleurs présentement alimentés en mazout lourd. «Le projet pilote devra démontrer l’efficience du procédé de séchage lorsqu’il est utilisé avec du GNL», a expliqué Pierre Arcand, ajoutant que «la période de démonstration» devrait débuter en juillet. «À la lumière des résultats obtenus, l’entreprise produira un rapport qui sera déposé en juillet 2017», continue le ministre.

La conversion énergétique des six brûleurs entraînera la substitution 4,7 millions de litres de mazout lourd ce qui permettra de réduire les rejets de 4 945 tonnes de CO2 chaque année, ce qui est l’équivalent de retirer 1 454 voitures des routes du Québec. L’alimentation par Gaz Métro représentera deux camions par semaine de Montréal à Port-Cartier.

C’est la «première bonne nouvelle économique depuis décembre 2015», a lancé la mairesse de Port-Cartier, Violaine Doyle, en faisant référence à l’abandon du projet de FerroAtlantica. Celle-ci espère que le gaz naturel permettra à sa ville de devenir «une terre d’accueil beaucoup plus attractive pour les investisseurs».

Industrie en mutation

Le GNL produit 30% moins de gaz à effets de serre (GES) que le mazout lourd en plus de libérer moins de polluants comme les oxydes de soufre. Afin d’encourager le développement du GNL au Québec, le gouvernement a prévu dans son budget, jeudi, une déduction pour amortissement qui «permettra aux sociétés de dégager plus rapidement des liquidités, ce qui va faciliter le financement des investissements», a mentionné M. Arcand.

Selon le président et chef de la direction chez ArcelorMittal, Pierre Lapointe, l’industrie du fer est «en pleine transformation» en raison de l’effondrement des prix sur les marchés. «C’est la structure même de notre industrie qui est en mutation. Et ceux et celles qui ne s’adapteront pas à cette nouvelle réalité sont condamnés à mourir à petit feu», a affirmé M. Lapointe.

Si le projet pilote est viable, ArcelorMittal pourrait investir de 30 à 40 millions pour convertir complètement l’usine. Des investissements de «beaucoup plus grande ampleur» pourraient subvenir dans une deuxième phase pour la mine de Mont-Wright et les locomotives.

Biocarburant

Ayant trouvé «fonctionnel et acceptable» le projet pilote de biocarburant fait à partir de résidus forestiers de l’usine Arbec, Pierre Lapointe espère à terme que l’usine de bouletage soit alimentée à 75-80% en gaz naturel et 20-25% en huile pyrolytique (biocarburant). Le biocarburant étant «complémentaire» au gaz naturel, l’usine «bénéficierait d’une source d’énergie très avancée au niveau environnemental», explique le président.

«C’est vraiment le premier bon projet pilote pour la Côte-Nord pour vraiment démontrer la faisabilité technique et économique du gaz naturel», a mentionné Martin Imbleau, vice-président Développement de l’entreprise et énergie renouvelable chez Gaz Métro. Cela fait déjà 16 ans que l’entreprise cherche une «solution technique et économique» pour cette forme d’énergie dans la région.

Un long délai qui s’explique par des «obstacles de distance, de coût et volume». Gaz Métro «travaille toujours à une solution permanente» sans s’avancer à savoir si cela passe par un gazoduc.

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