Richard Baillargeon pose un regard extérieur sur l’île d’Anticosti

Par Éditions Nordiques 16 mars 2016
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Présenté jusqu’au 5 juin au Musée régional de la Côte-Nord, l’exposition Anticoste de Richard Baillargeon s’est intéressé à la représentation de l’île d’Anticosti dans l’imaginaire québécois. L’idée de vouloir faire un contrepoids à la conception de ce territoire qui est considéré par plusieurs à tort comme une terre essentiellement sauvage et pratiquement inhabitée.

Terme familier longtemps utilisé par des pêcheurs de Terre-Neuve, Anticoste a été choisi comme titre pour cette exposition. «J’ai voulu mettre en valeur la partie culture de l’île d’Anticosti. Je me suis intéressé aux gens qui s’y sont établis, explique l’artiste en arts visuels, Richard Baillargeon. J’y ai séjourné à deux reprises jusqu’à maintenant. J’ai été séduit par la nature. Ce qui m’a surtout fasciné, ce sont les traces laissées dans les paysages de cette occupation au cours des siècles.»

Composée de documents d’archives, d’objets trouvés et de photographies, l’exposition résulte de plusieurs années de recherches. «Elle s’est conçue à partir de photos que j’ai prises lors de mes voyages. Je les ai mises en relation avec d’autres matériaux que l’on retrouve dans les archives. J’ai emprunté, tout en leur laissant leur propre existence. À ces éléments s’ajoutent aussi des mots. De courts textes qui s’apparentent au haïku par leur économie de mots», soulève-t-il.

Cet intérêt pour l’histoire ayant mené M. Baillargeon à s’intéresser, entre autres, aux nombreux naufrages qui ont eu lieu sur l’île d’Anticosti. «C’est une île dont il faut se méfier pour sa large bande de terres à fleur d’eau. Un gardien de phare à la fin du 19e siècle y a relevé plus de 400 naufrages sur une période de 100 ans. C’est beaucoup. C’est un aspect qu’on a oublié. Le matériel est diffus. Plusieurs ouvrages se sont perdus», déplore-t-il.

Fréquenté autrefois par des pêcheurs de Terre-Neuve qui ont été expulsés par le riche chocolatier, Henri Menier, l’Est de l’île d’Anticosti demeure une parcelle de territoire plus difficilement accessible. Pour l’aider dans ses recherches, cet enseignant au département d’arts visuels de l’Université Laval a recouru au service de la SÉPAQ qui assure la gestion de cette réserve naturelle.

Des connaissances qui contribuent à enrichir et à éclairer davantage, selon lui, le débat entourant la présence d’hydrocarbures sur ce vaste territoire. Un dossier sur lequel il refuse de prendre position.

 

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