Prévention de la toxicomanie: L’emphase mise sur de saines fréquentations

Par Éditions Nordiques 27 novembre 2015
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Sous le thème «Ton entourage te rend plus fort», la Semaine de prévention de la toxicomanie s’est tenue du 15 au 21 novembre. Pour l’occasion, l’équipe du Centre d’intervention Le Rond-Point en a profité pour effectuer diverses actions dans sa communauté pour sensibiliser les adolescents de Sept-Îles et de Uashat mak Mani-Utenam aux impacts découlant de cette dépendance.  

«Pour une personne qui essaie de s’en sortir, l’entourage revêt toute une importance. Avoir de saines fréquentations est l’une des portes de sortie. Elles doivent pouvoir compter sur un ou des modèles positifs. L’entourage devient, en quelque sorte, un filet de sécurité. Ça peut aussi s’appliquer à toutes personnes, peu importe la problématique de dépendance qu’elle a», soulève le directeur général du Centre d’intervention Le Rond-Point, Jean-François Albert.

En période de morosité économique, M. Albert ne constate pas une réelle répercussion dans la demande de services.

«La consommation ou la dépendance ne suit nécessairement pas un cycle économique. C’est souvent épisodique. On ne peut pas faire un lien direct, explique-t-il. La prévention revêt tout de même son importance. Il faut demeurer vigilant envers ces personnes plus vulnérables.»

Des drogues plus attrayantes et accessibles

Sans prétendre à une hausse de la consommation, cet intervenant communautaire s’inquiète de la force des drogues et des techniques utilisées pour en faire leur promotion. «On essaie de rendre ces drogues plus attrayantes aux jeunes. Elles sont souvent vendues à bon marché et procurent un effet assuré. Ça intrigue réellement les jeunes. À long terme, on en voit davantage les ravages sur le plan physique et psychique», indique-t-il.

Relativement méconnu dans sa communauté, le Centre d’intervention Le Rond-Point accorde beaucoup d’importance à la sensibilisation. «On fait surtout un travail de terrain. On veut que les gens finissent par apposer un visage à nos services d’accueil et d’écoute. Eh oui, on a pignon sur rue, précise-t-il. Les gens peuvent également venir frapper à notre porte pour obtenir de l’aide. On est beaucoup plus qu’un service de soupe populaire.»

Une lueur d’espoir

M. Albert constate que la dépendance prend souvent forme à l’adolescence, une période où les jeunes veulent vivre de multiples expériences.

«On constate que plusieurs jeunes vont consommer. Pour certains, ça s’arrêtera à la fin du secondaire ou du cégep. Ils ne tomberont jamais dans la dépendance ou dans l’abus. C’est tout de même une bonne nouvelle, même si on prône plutôt l’abstinence. Plus on agit tôt, plus on contribue à la réduction des méfaits.»

En cette semaine de sensibilisation, l’intervenant communautaire invite les personnes aux prises avec cette dépendance à sortir de leur isolement, à briser le silence.

«On peut avoir du plaisir autrement qu’en consommant. Il est important d’avoir une consommation responsable, enchaîne-t-il. Un problème de dépendance est souvent un problème qu’on fuit. C’est une solution momentanée. Une consommation abusive peut mener la personne à sa propre fin.  Il faut s’ouvrir à des personnes de confiance», conclut-il.


(Photo : Le Nord-Côtier)

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