Barrages routiers: Le Comité sur l’embauche dévoile son plan d’action

Par Fanny Lévesque 24 août 2015
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Le plan d’action du Comité sur l’embauche de la main-d’œuvre régionale, formé dans la foulée des barrages routiers des travailleurs de la construction, qui avaient fait grand bruit à travers la province en juin, a été rendu public par Québec, en fin de journée vendredi.

Les douze mesures qui seront déployées dans les prochaines semaines et jusqu’en novembre visent notamment à évaluer si la plateforme de la Commission de la construction du Québec (CCQ) pour le référencement de travailleurs est bien huilée.

«On va avoir le cœur net, à savoir si le système, tel qu’il est, peut fonctionner», a réagi le directeur régional de la FTQ-Construction, Bertrand Méthot, qui a pris part aux travaux du comité piloté par la Société du Plan Nord. «Après, si ça fonctionne pas, bien on va avoir la preuve qui faut pour faire amender la loi ou les règlements, ou faire autre chose».

Pas de changement législatif

C’est que le plan d’action ne prévoit aucun changement législatif, comme le revendiquait la FTQ-Construction, qui réclame que la mobilité de la main-d’œuvre soit mieux encadrée dans le secteur du génie civil et que l’utilisation du carnet de référencement de la CCQ soit rendue obligatoire aux entrepreneurs.

Les mesures visent plutôt à ce que la CCQ communique avec tous les salariés disponibles et accompagne «de façon personnalisée» les employeurs. Les syndicats seront eux appelés à encourager les travailleurs à compléter leur profil professionnel et l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGQ) devra informer les employeurs des mises à jour du carnet et les inciter à l’utiliser.

Hydro-Québec et le ministère des Transports du Québec (MTQ), deux grands donneurs d’ordres sur la Côte-Nord, devront aussi mettre l’épaule à la roue pour favoriser le recours à la main-d’œuvre régionale auprès des entrepreneurs. Le MTQ devra notamment documenter les emplois directs créés en région lors de la réalisation de ses contrats.

«Le doigt sur le bobo»

«Une chose est sure, quand on va sortir de ça, on va être capable de mettre le doigt sur le bobo», a commenté le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier. «Pour la première fois, on arrête de travailler chacun de son côté. Ce qui me donne confiance, c’est qu’on est tous autour de la même table», a-t-il poursuivi.

Pour M. Porlier, il ne fait aucun doute que le plan d’action du comité est un pas dans la bonne direction, vers un consensus des intervenants. «C’était ça le problème, on ne partageait pas le même constat. Quand tu ne t’entends pas sur l’état des faits, tu travailles dans le vide», a-t-il ajouté, se réjouissant que le débat s’élève enfin plus haut «qu’une guerre de chiffres».

En juin, des dizaines de travailleurs ont bloqué la circulation aux entrepreneurs de l’extérieur et leur main-d’œuvre pour réclamer plus d’embauche sur les chantiers de la région, dont celui de La Romaine. Une injonction ordonnée par la Cour supérieure à la demande d’Hydro-Québec a forcé les derniers manifestants à dégager la voie.


 

 Le leader syndical Bernard «Rambo» Gauthier et des dizaines de travailleurs ont entravé la circulation sur la 138, en juin. (Photo : Archives – Le Nord-Côtier)

 

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