Solidaires pour le logement social
Sept-Îles – Une centaine de citoyens sont descendus dans les rues jeudi pour réclamer des engagements concrets d’Ottawa, Québec et Sept-Îles en matière de logements sociaux. Alors que la pénurie de logements s’aggrave dans la région, le taux d’inoccupation atteint 0,7% à Sept-Îles, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et Occupation quadruple ont uni leurs forces pour que 50 000 nouveaux logements locatifs soient construits au Québec.
À Sept-Îles, où les projets de développement économique s’accumulent, Occupation quadruple évalue à 300, le nombre de demandes de logements en attente à l’heure actuelle. Toujours selon l’organisme, qui a réalisé un sondage dans la communauté et dont les résultats seront connus à la fin du mois, un minimum de 50 nouveaux logements sociaux devraient être construits immédiatement sur le territoire de la municipalité. «Le développement économique accéléré n’est pas toujours de pair avec le respect du droit au logement», a indiqué le porte-parole, Doris Nadeau.
Par ailleurs, c’est souvent les ménages à faible revenu qui écopent les premiers dans le cas de pénurie. À Sept-Îles, 465 ménages locataires devaient consacrer plus de la moitié de leurs revenus pour payer leur loyer, selon le Recensement de 2006. Cinq ans plus tard, le coût moyen du logement a bondi de 14%. «Les locataires à faible ou modeste revenu sont les plus grands perdants de la rareté de logements, alors qu’il n’ont pas réellement profité de la manne économique», a ajouté M. Nadeau.
Ayant répondu à l’invitation d’Occupation quadruple, le FRAPRU, qui effectuait une tournée du Québec à bord de sa Caravane, est venu prêter main-forte à l’organisme. Selon leurs estimations, 275 unités pourraient se réaliser sur la Côte-Nord au cours de cinq prochaines années, dont 115 à Sept-Îles si le gouvernement accepte de financer 50 000 logements sociaux demandés pour le Front. «C’est beaucoup plus que les 126 logements réalisés en tout en partout sur la Côte-Nord depuis les débuts du programme AccèsLogis en 1997 et ça permettrait de répondre à une plus grande diversité de besoins», a exprimé la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme.
Des solutions ?
C’est d’ailleurs sur ce dernier programme que le FRAPRU et Occupation quadruple espèrent que Québec tablera. Selon les organismes, il faut que le gouvernement accorde des sommes supplémentaires à AccèsLogis. «Le dernier budget du gouvernement Charest a réduit de 3000 à 2000 le nombre de logements sociaux financés au Québec, mais il a aussi mis fin aux subventions additionnelles du programme AccèsLogis pour la réalisation de logements sociaux, davantage dans les régions éloignées», ont fait valoir les organisations. Occupation quadruple et le FRAPRU espère aussi qu’Ottawa assouplira les normes du programme de la Société canadienne d’hypothèques et de logements.
À Sept-Îles, Occupation quadruple somme également la Ville pour que l’Office municipal de l’Habitation (OMH) devienne le leader en matière de construction de logements sociaux. Bien que la Ville dise appuyer les démarches du regroupement septilien, aucun représentant de la municipalité ne s’est joint à la marche, comme l’avait pourtant demandé l’organisme.
Réactions politiques
Les députés de Manicouagan et de Duplessis ont de leur côté réagi à la problématique du logement à Sept-Îles par communiqués. Le néodémocrate, Jonathan Genest Jourdain a indiqué appuyer la cause d’Occupation quadruple. «J’appuie les actions mobilisatrices des acteurs communautaires, qui assument un leadership remarquable, en attendant une réelle volonté politique annonciatrice du changement escompté.» La députée péquiste, Lorraine Richard, a rappelé que la situation du logement se dégrade tous les jours et s’est aussi dite inquiète avec la venue du Plan Nord. «J’en appelle aux principaux acteurs : il faut obligatoirement et urgemment travailler de concert, il faut trouver des solutions.»
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