Violence sexuelle faite aux femmes: Lancer un message d’espoir aux victimes

Par Éditions Nordiques 18 septembre 2014
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Lors de la Journée d’action contre la violence sexuelle faite aux femmes le 19 septembre, l’équipe du CALACS – Pointe du jour tiendra un kiosque d’information et de sensibilisation aux Galeries Montagnaises de 11h à 14h et de 16h à 19h. En allant à la rencontre des gens dans un lieu public, les représentants de l’organisme espèrent lancer un message d’espoir aux femmes victimes de violence sexuelle, en les invitant à briser le silence.

«Comme le thème est l’inceste, on trouvait qu’il était plus difficile de rassembler les gens lors d’une marche comme ailleurs du Québec. On s’est alors dit que c’était l’opportunité pour se faire connaître du milieu et vendre des cartes de membres. On veut une vie associative», affirme la coordonnatrice-intervenante du CALACS – Pointe du jour de Sept-Îles, Mélanie Martel.

Tout comme le suicide, la Côte-Nord est l’une des régions où le taux d’agressions sexuelles chez les femmes est le plus élevé, en prorata de sa population. «La plupart des femmes qui viennent nous voir ont étouffé ce secret durant longtemps. Au fil des ans, elles ont développé d’autres dépendances telles que l’alcoolisme, la toxicomanie et les troubles alimentaires», remarque-t-elle. «Elles ont pris conscience que pour se libérer de cette dépendance, elles doivent se guérir de leurs agressions sexuelles.»

Souvent, les femmes victimes de violence sexuelle se refusent à le dévoiler de crainte de ne pas être crues par leur entourage et ainsi d’être mises à l’écart. «En consultant, certaines femmes revivent les souvenirs de ce moment douloureux. Elles ne sont pas toujours prêtes. Il faut établir un lien de confiance. Quand on parle de sexualité, ça réfère à l’intimité. Ce ne sont pas des choses que l’on veut nécessairement dévoiler en public et même en groupe», avance la coordonnatrice-intervenante du CALACS – Pointe du jour de Sept-Îles.

Informations générales
Des statistiques récemment émises par les centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère (CALACS) sexuelles démontrent que 75 % des demandes d’aide sont liées à l’inceste ou à des agressions commises à l’adolescence. On estime que le tiers des femmes de plus de 16 ans ont été victimes d’une agression sexuelle. Pour 86% d’entre elles, le geste s’est commis au domicile privé. Dans 91%, elles connaissent leurs agresseurs.

En raison de la lenteur du traitement judiciaire des victimes, on évalue que seulement 10% des femmes portent plainte. Plus de 50% des victimes attendent même plus de 13 ans avant d’avoir recours au service des différents CALACS, en raison de la honte, de la peur et même d’un sentiment de culpabilité injustifié. Plus que jamais, les CALACS croient qu’il est important d’adopter des mesures qui auront pour effet immédiat de prévenir l’inceste, ainsi que tous types d’agressions à caractère sexuelles.

La coordonnatrice intervenante du CALACS – Pointe du Jour de Sept-Îles, Mélanie Martel. (Photo : Le Nord-Côtier)

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