Usine de biocarburant : Fournier Construction demande l’intervention du ministre de l’Économie

Par Mathieu Morasse 1:34 PM - 2 juillet 2019
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Des travailleurs de la FTQ et des entrepreneurs ont manifesté le 20 mars 2018 devant les installations d’Arbec à Port-Cartier pour réclamer 500 000$ en salaires impayés relativement à la construction de l’usine.

Un an après la livraison de l’usine de biocarburant de Port-Cartier, Fournier Construction Industrielle Inc. (Fournier) s’impatiente et demande l’intervention du ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, pour récupérer les 5,6 millions de dollars qu’elle réclame pour la construction de l’usine.

L’usine de biocarburant, construite au coût de 105 millions de dollars et financée à plus de 70% par Ottawa et Québec, a été officiellement livrée le 4 juillet 2018 à Bioénergie Æ Côte-Nord (AECN).

Un an plus tard, l’usine n’est toujours pas pleinement opérationnelle et divers entrepreneurs, incluant Fournier, réclament un total de 9,1 M$ en factures impayées. AECN rejette la faute sur les fournisseurs américains de la technologie auxquels ils réclament 23,1 M$.

Harold Roy, président de Fournier, demande donc une rencontre rapide avec le ministre Fitzgibbon pour élaborer une solution et «éviter le pire».

Il s’insurge que les divers actionnaires d’AECN tels que Remabec, Arbec et le Groupe Saputo continuent de financer les coûts d’opération de l’usine en rodage tout en refusant de payer les entrepreneurs en totalité.

«Ce comportement de “mauvais payeur” est non seulement inacceptable, mais également indigne et odieux de la part de grandes entreprises québécoises qui agissent elles-mêmes en partenariat avec l’État québécois dans divers grands projets de développement économique», écrit-il dans sa lettre au ministre publiée ce 3 juillet 2019.

Pris en otage

L’entreprise basée à Thetford Mines considère qu’elle et les autres entrepreneurs et fournisseurs impayés sont pris en otage par la situation. La faillite en mars dernier du Groupe G7, fleuron septilien qui réclame aussi des sommes à AECN, donne du poids à cette affirmation.

Le directeur général de Fournier, Marien Bélanger, indiquait alors que la compagnie était assez solide pour survivre à la situation. Cela dit, elle en est néanmoins fortement affectée.

«Ce qui devait être un jalon de développement économique se transforme peu à peu en outil de destruction de la richesse. Pour nous, une entreprise de 400 employés de Chaudière-Appalaches, ces pertes et ce manque à gagner viennent gruger notre croissance, entraîner des coûts légaux énormes ainsi qu’un gaspillage futile de temps et de ressources», souligne Harold Roy.

Une trentaine d’employés travaillent à l’usine de biocarburants.

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