Un nouveau déficit de 18,9 millions $ au CISSS Côte-Nord

Par Nassima Bennaceur 8:15 AM - 22 mai 2019
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Le président-directeur général indique que le CISSS Côte-Nord a un défi majeur en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

Le centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a vu son budget 2019-2020 adopté par le conseil d’administration le 15 mai dernier à Sept-Îles. Les prévisions affichent exactement 18 975 471 $ de déficit pour l’exercice se terminant le 31 mars 2020.

Le CISSS n’en est pas à sa première année budgétaire en dessous du pallier, malgré que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) octroyait de l’aide financière ponctuelle, cela ne suffit visiblement pas à combler durablement le déficit.

«On va se diriger vers un déficit, mais pas à la hauteur prévue, nous sommes conscients que notre mandat est de préserver les services pour la population.», a souligné le président-directeur général de l’organisation, Marc Fortin.

Plusieurs paramètres peuvent expliquer ce déficit, notamment à cause d’une réduction du financement des revenus allant à plus de 6 M$.

D’autres frais entrent en ligne de compte comme des dépenses non récurrentes ainsi que des coûts de plus en plus élevés pour des médicaments servant à traiter certains cancers.

Défi de la main-d’œuvre

Ajoutons à cela le défi de la main-d’œuvre. Les MRC de la Côte-Nord ont beaucoup de difficultés à attirer du personnel dans leur région, ce qui cause un délai d’attente très élevé à l’hôpital.

Les conséquences sur le budget sont l’augmentation du temps supplémentaire de travail qui coûte plus d’argent et le recours à la main-d’œuvre indépendante qui est aussi très dispendieuse.

«On a un défi majeur en raison de la pénurie de main-d’œuvre, plus de 500 postes vacants, on fait appel à la main-d’œuvre indépendante qui nous coûte plus cher, on le fait, car notre mission, c’est de préserver les services pour la population», précise M. Fortin.

Sans parler que pendant les vacances d’été, les choses se corsent, car la main-d’œuvre permanente et indépendante va en vacances.

«Durant les vacances d’été, on va essayer de s’entraider entre collègues, on appelle ça le plan de contingence, quand il manque du personnel, on s’entraide mutuellement», ajoute-t-il.

Depuis l’année dernière, il y une augmentation de la main d’œuvre indépendante, ce qui représente 4.6 M$ des coûts, soit environ 32%

Amélioration des conditions de travail

À la suite de requêtes exprimées par des employés, le CISSS entend bonifier la structure d’encadrement à hauteur de 1.5 M$ afin d’améliorer une proximité entre des cadres avec leur personnel. Cette initiative vise à améliorer considérablement les communications interpersonnelles au sein la hiérarchie des hôpitaux.

«Les employés veulent avoir la chance d’être entendu par leur patron et on a baissé le nombre de cadres. Le personnel souhaite avoir une proximité avec son supérieur et se sentir soutenu et ils veulent surtout être impliqués dans les choses à améliorer, on travaille beaucoup sur ces aspect-là», soutient le pdg.

Sauver le déficit

Ce qui préoccupe le CISSS est avant tout la population de la Côte-Nord, on l’a dit. L’organisme souhaite que les services soient consolidés, distribués et donnés à l’ensemble des personnes dans tous les points de services. Pour cela, il faut des subventions.

«S’il ne se passe pas quelque chose avec le gouvernement, la Côte-Nord va avoir un déficit de cette ampleur-là année après année, car on veut préserver tous les services, même si dans certains points il n’y a pas de grands volumes services, il faut le garder sinon, c’est la population qui souffre», déclare Marc Fortin.

Il y a deux ans, le CISSS avait déjà reçu une subvention du ministère, ce qui leur avait permis d’atteindre l’équilibre budgétaire. Le gouvernement connaît très bien leur situation et y reste sensible.

«On est en démarche pour avoir de l’aide permanente, c’est important qu’on soit financé à la bonne hauteur», ajoute-il en conclusion.

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