Un Jean-François Mercier sensible et cru s’amène à Port-Cartier

Par Éric Martin 8:00 AM - 20 octobre 2019
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Loin de s’être pour autant assagi, Jean-François Mercier fait maintenant preuve d’une plus grande sensibilité. Une facette de sa personnalité qui n’a rien de nouveau et qui occupe aujourd’hui une plus grande place. Photo Avanti

De passage dans la région pour la présentation de son spectacle En cachette, Jean-François Mercier travaille fort pour se défaire de cette étiquette de cave qui lui a été imposée au fil des ans. Loin d’alimenter du regret, il se montre de plus en plus sensible tout en conservant son côté mordant.  

Le choix du titre de ce spectacle n’a en soi rien d’anodin et fait suite à un laboratoire d’humour qu’il a effectué à Gatineau à l’été 2018. 

« Ça a marché au-delà de mes attentes. Le contenu était beaucoup plus personnel qu’auparavant », indique-t-il.  « À ma grande surprise, les gens riaient encore plus. Je n’avais surtout pas envie d’attendre deux ans avant de le présenter dans de grandes salles. De plus, il se prête bien à des contextes plus intimistes. »

Contrairement à bien d’autres pairs, l’humoriste n’a pas eu à faire une longue tournée de rodage pour En cachette. Une manière de faire pourtant courante dans le milieu de l’humour. 

« Tout a bien fonctionné dès le départ. Le spectacle était prêt. Je me suis fait prendre par surprise », confie-t-il. « La réaction des gens me l’a confirmé. Quand je les entends rire, je me dis que c’est mission accomplie. »

Une personnalité aux couleurs multiples

Loin de renier ce qu’il a fait auparavant, Jean-François Mercier essaie de se défaire de cette image de dure qui lui colle à la peau. Une étiquette plus que justifiée. « C’est en partie vrai. Cependant, je n’ai pas qu’une seule couleur. J’ai aimé jouer le cave de service, mais c’était très limitatif. Quand je suis arrivé dans le milieu de l’humour, j’ai pris une place qui était libre. Celle que j’ai prise l’était. Ça n’a rien de surprenant puisque c’est une position inconfortable », admet-il avec une certaine réserve.  

Bien entendu, le pétage de coches demeure une signature incontournable pour M. Mercier. Il est conscient qu’il se doit d’en faire un peu sur scène s’il souhaite attirer à nouveau son public qui lui est fidèle.  Cependant, il le fait tout en s’assurant qu’il y ait toujours un propos derrière. Lorsqu’il crée un spectacle, il se soucie qu’il soit drôle autant au premier qu’au deuxième degré. Comme il ne dispose pas de la connaissance ultime, il propose aux gens sa propre vision des choses et espère que les gens ne goberont pas tout ce qu’il dit.  

Un enjeu important

Cette notion d’équilibre semble être une préoccupation importante pour cet humoriste établi. « Avant tout, il faut que les gens passent un agréable moment en notre compagnie. Tout est fait avec amour. Si je le faisais par méchanceté, ce ne serait pas bon. Je pense qu’on peut rire de n’importe quoi, tout dépend de l’angle qu’on prend », avance-t-il.  

Pour convaincre les gens de se déplacer en salle, force est de constater qu’il utilise des arguments de taille. « Mon spectacle ne coûte pas cher. Ce n’est pas un humour de consommation instantanée. Ça oblige les gens à devoir réfléchir. Ils vont, à tout le moins, s’en souvenir longtemps. C’est très peu cher payé. Ça vaut la peine de sortir de chez soi. L’expérience est vraiment différente en live », conclut-il. 

Le spectacle En cachette de Jean-François Mercier fera l’objet de deux représentations au Café-théâtre Graffiti de Port-Cartier, les 22 et 23 octobre à 20 h. 

 

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