Un enfant autiste et son chien Mira expulsés du Provigo

Par Éditions Nordiques 29 octobre 2013
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Un jeune septilien est ressorti bouleversé de ce qui devait s’avérer une simple commission en compagnie de sa mère au super marché, samedi dernier. Le jeune atteint du syndrome d’Asperger (une forme d’autisme) et son chien Mira ont été expulsés de l’épicerie par un commis des fruits et légumes. Selon la mère et des témoins, l’employé aurait abordé l’enfant en lui demandant de quitter les lieux, après qu’un client se soit plaint de la présence d’un chien dans le commerce.

L’animal portait pourtant un harnais Mira clairement identifié. La mère, qui souhaite conserver l’anonymat pour protéger l’identité de son fils, a présenté au commis une carte d’identité Mira officielle avec photo. Une explication de la situation et cette preuve n’ont pas suffi à convaincre l’employé du droit de l’enfant de se retrouver dans l’établissement avec son chien accompagnateur. «Il ne voulait rien savoir. Il avait décidé avec la dame qui lui a dit qu’il y avait un chien dans le magasin, que mon garçon n’était pas malade et qu’il n’avait pas besoin de chien. Nous sommes rendus avec des pédopsychiatres qui travaillent dans les fruits et légumes», s’est insurgée la mère.

Puisque l’enfant n’était pas aveugle, le commis considérait que le chien lui était inutile. «J’étais fâchée, j’avais le goût de pleurer. Nous sommes en 2013!», s’est-elle exclamée avec émotion.

Acceptation difficile
L’animal fait partie de la famille depuis maintenant quatre ans. Ce n’est pas la première fois que la présence de l’enfant et de son chien dans un lieu public septilien provoque une réaction, mais jamais auparavant ça ne s’était conclu par une expulsion. Le jeune garçon aurait été très ébranlé par les événements. «Il n’a pas bien dormi de la fin de semaine, ni bien mangé. Il est dérouté», a affirmé la mère qui souhaiterait plus de tolérance de la part des commerçants.

«Je ne suis même pas certaine qu’il voudra retourner dans les magasins», a-t-elle ajouté découragé. Une démarche de plainte a été entreprise auprès de la Commission des droits de la personne. La Charte des droits et libertés protège toute personne en situation de handicap qui utilise un chien guide ou d’assistance. Ces dernières ont le droit d’avoir accès sans discrimination aux lieux publics et commerces.

Regrets
La direction du Provigo s’est excusée de l’incident, mardi, par voie de communiqué. Dans sa lettre, le directeur Frédéric Guay affirme qu’il s’agit d’une erreur, qu’il regrette profondément et qu’une leçon en sera tirée. M. Guay indique avoir rencontré l’ensemble des employés du magasin afin de leur faire part de cette situation, de les sensibiliser au rôle des chiens-guide Mira et au rôle crucial que ces derniers jouent auprès des personnes vivant avec un handicap.

Le directeur précise s’être personnellement assuré qu’une telle situation ne se reproduirait plus. Il dit également souhaiter que la famille entre en contact avec lui afin qu’il puisse leur offrir ses excuses.

Texte et photo : Emy-Jane Déry

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