Un budget bon pour l’économie et les contribuables

Par Charlotte Paquet 11:27 AM - 25 mars 2019
Temps de lecture :

La fiscaliste Réjeanne Lepage affirme que le budget provincial 2019-2020 se démarque par ses nombreuses dépenses et son peu de nouvelles mesures fiscales.

« C’est un budget avec beaucoup de dépenses et peu de mesures fiscales, mais on trouve quand même le moyen d’en redonner dans les poches des contribuables. »

Fiscaliste chez Mallette à Baie-Comeau, Réjeanne Lepage parle du premier budget du gouvernement caquiste, déposé jeudi, comme plus raisonnable et responsable que celui présenté deux jours plus tôt par le gouvernement fédéral en ce sens qu’il ne prévoit pas de déficit.

Par contre, avec l’ampleur des dépenses prévues au cours des cinq prochaines années, il ne faudrait surtout pas tomber en récession, précise celle qui ne perd pas de vue que de 2019 à 2024, la dette augmentera de 201 G$ à 215 G$. « Parce qu’on est obligé d’emprunter pour donner tous ces milliards-là en éducation et en santé », dit-elle.

Pour l’économie

Le ministre des Finances, Éric Girard, a annoncé diverses mesures qui pourraient aider l’économie régionale. Il y a les 25 M$ sur trois ans pour la mise en place des installations de transport du gaz naturel liquéfié (GNL) jusqu’à la Côte-Nord.

La fiscaliste voit aussi comme d’une excellente nouvelle l’injection de 7,5 M$ dans l’étude de faisabilité du projet QcRail pour le prolongement du chemin de fer entre Dolbeau-Mistassini et Baie-Comeau.

Que ce soit pour le GNL ou pour le rail, Réjeanne Lepage y voit des opportunités de contrats pour les entreprises et un intéressant potentiel pour l’avenir.

L’élargissement d’un fonds dédié auparavant aux mines et aux hydrocarbures pour y inclure l’ensemble des ressources naturelles et le développement énergétique est une autre mesure qui pourrait profiter aux entreprises de la Côte-Nord.

Comme le budget 2019-2020 renferme de nombreuses enveloppes budgétaires, reste à voir comment elles seront dépensées et comment la région sera capable d’aller chercher sa part du gâteau, rappelle la fiscaliste, qui parle principalement d’investissements dans les infrastructures en santé et en éducation.

Pour les contribuables

Les contribuables y trouvent leur compte dans la série de mesures budgétaires. Parmi elles, il y a l’abolition progressive sur quatre ans de la contribution additionnelle pour les frais de garde d’enfant. Dès cette année, une partie des parents paieront un taux unique de 8,25 $ par jour.

Par ailleurs, la diminution de la taxe scolaire échelonnée sur trois ans afin de la ramener à un taux unique correspondant taux le plus bas au Québec en donnera également plus dans les poches des contribuables.

Il y a aussi cette mesure pour inciter les personnes de 60 ans et plus à demeurer au travail qui est intéressante, selon Réjeanne Lepage. À compter de cette année, les travailleurs âgés de 60 à 64 ans bénéficieront d’un crédit d’impôt qui pourrait atteindre 1 500 $. Pour les 65 ans et plus, ce crédit ira jusqu’à 1 650 $.

Mais il n’y a pas que les contribuables qui profiteront directement du programme de prolongation de carrière, les employeurs aussi en tireront un certain bénéfice. En effet, selon certaines modalités, les PME auront accès à un crédit d’impôt variant de 50 à 75 % du coût des avantages sociaux versés à leurs employés de 60 ans et plus. « C’est quand même intéressant pour les employeurs », assure la fiscaliste, qui ajoute que cela pourrait contribuer à compenser la flexibilité dans l’horaire de travail souvent réclamée par les travailleurs plus âgés.

Partager cet article