Uashat mak Mani-Utenam: Les familles d’accueil autochtones n’ont toujours rien reçu

Par Éditions Nordiques 11 mai 2016
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Noëlla Pinette-Bois et Léonide Bois attendent toujours de recevoir un montant rétroactif, même si une entente a été conclue entre les divers paliers de gouvernement.

Même si Ottawa, Québec et les communautés autochtones ont conclu une entente, en janvier, pour que les familles d’accueil autochtones aient droit à un taux comparable aux autres familles au Québec, les familles d’accueil relevant du conseil de bande de Uashat mak Mani-Utenam attendent toujours les revenus rétroactifs qui leurs sont dus depuis 2012, a appris Le Nord-Côtier.

L’été dernier, Noëlla Pinette-Bois et Léonide Bois déploraient recevoir deux fois moins d’argent par jour parce qu’ils prennent en charge des jeunes des services sociaux de Uashat mak Mani-Utenam. Pour deux cas similaires, Mme Pinette-Bois recevait 31$ par jour pour subvenir aux besoins du jeune qu’elle hébergeait, alors qu’une famille d’accueil hébergeant un jeune du Centre jeunesse de Sept-Îles recevait 71,38$ quotidiennement en plus de bénéficier de nombreux avantages sociaux, dont des congés de maladie.

Un comité formé d’Affaires autochtones du Canada, du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et de l’Assemblée des Premières nations du Québec et du Labrador en est venu à une entente, après Noël, pour que les familles d’accueil autochtones aient droit à un taux comparable aux autres familles au Québec et qu’ils reçoivent rétroactivement ce qui leur est dû depuis le 1er janvier 2012, soit depuis que Québec s’est entendu sur une négociation collective avec les familles d’accueil.

«On ne peut pas dire qu’il y a eu un manque de volonté, mais la volonté, on ne la sent pas», a déploré Léonide Bois

Cependant, plusieurs semaines plus tard, Noëlla Pinette-Bois n’a toujours pas vu l’argent qui lui est dû. Elle  et Léonide Bois ignorent pourquoi les sommes de leur rétroaction ne leur ont pas encore été remises. «On ne peut pas dire qu’il y a eu un manque de volonté, mais la volonté, on ne la sent pas», a déploré M. Bois. «On ne se sent pas appuyé dans ce dossier-là qui traîne depuis 2012. Ce n’est pas deux cents qu’ils nous doivent, c’est de la grosse argent», continue-t-il. Noëlla Bois évalue de manière «très conservatrice» son dû à 78 000$.

Le couple a cependant remporté une partie de la victoire, puisque depuis février, ils ont maintenant droit à un taux comparable avec les autres familles d’accueil accrédité du Québec pour héberger des jeunes. Uauitshitun Santé et Services sociaux et le conseil de bande de Uashat mak Mani-Utenam n’ont pas commenté le dossier.

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