Télédiffusion des séances du conseil : La Ville revient sur sa décision

Par Fanny Lévesque 29 janvier 2013
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La Ville de Sept-Îles est revenue sur sa décision d’interrompre la télédiffusion des séances publiques du conseil municipal. Ce virage n’est pas étranger à la forte réaction qu’a entraînée la nouvelle au sein de la population depuis sa sortie mercredi dernier. Le diffuseur TVCOGECO et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) avaient également interpellé la municipalité pour qu’elle maintienne la diffusion des séances.

«La décision prise la semaine dernière nous a confirmé que, au-delà de la partie spectacle offerte lors des séances télédiffusées, nos citoyens, déçus de la décision, nous assurent que la très grande majorité sont en mesure de distinguer les intervenants qui apportent un éclairage pertinent de ceux (…) qui véhiculent des propos insultants, vexatoires et injurieux», a fait savoir lundi en point de presse, le maire Serge Lévesque.

Pour la municipalité, la forte réaction des citoyens a servi de baromètre quant à l’appréciation qu’ils témoignent envers leurs élus et de «l’importance qu’ils attachent à la transparence démontrée depuis le début du mandat actuel.»

Il faut rappeler que les membres du conseil de ville avaient choisi à la majorité de cesser la télédiffusion des séances en raison de l’écart de conduite de certains citoyens et élus pendant la période de questions. «J’étais à l’aise avec la décision au départ parce que c’était rendu que ça n’avait plus de bon sang, a exprimé le conseiller Jean Masse. J’ai toujours été fier de représenter la Ville, mais là, on faisait rire de nous partout, et ce, même si le maire avait tenté tant bien que mal de mettre fin à cette situation.»

Pour son collègue Denis Miousse, qui s’est opposé à la décision, la solution initiale de la Ville n’était pas la bonne. «C’est le droit d’information au public, c’est primordial, pour toute la population d’avoir accès aux décisions que prend la municipalité avec leurs taxes.»

Un maire plus ferme
Serge Lévesque prévient cependant qu’il se fera plus ferme et qu’aucun débordement ne sera toléré à l’avenir. «Le respect et le maintien du décorum ne seront pas négociables», a-t-il promis. Le conseil municipal devrait d’ailleurs se pencher sur l’élaboration d’une marche à suivre plus précise en cas d’offense, pouvant aller jusqu’à l’expulsion du citoyen ou de l’élu dissident.

La municipalité s’en remet à la bonne collaboration de la population et ne restreindra pas la période de questions pour l’instant. «On ne veut pas limiter les interventions, c’est un droit du public», a précisé le maire.

Vives réactions
Le maire de Sept-Îles accusait certains citoyens et élus de profiter de la diffusion des séances municipales pour se donner en spectacle ou se faire du capital politique. La décision, à laquelle trois élus s’étaient opposés, a entraîné plusieurs remous notamment chez le diffuseur TVCOGECO, qui se voyait privé de son émission la plus populaire.

«Il s’agit d’une décision navrante et pour le moins décevante. Le plus récent sondage par la firme Cible recherche indiquait que 89% des foyers sondés regardaient le conseil municipal sur nos ondes, soit le plus fort taux de tout le Québec! TVCOGECO répondait donc à un besoin dans la région et c’est pourquoi nous n’endossons pas cette décision, mais nous la respecterons», avait expliqué le directeur de la programmation, Patrick Delobel.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec avait également vivement encouragé à la Ville à revenir sur sa décision «au nom de l’information de ses concitoyens et de la transparence plus que jamais nécessaire dans la conduite des affaires publiques.» Selon le maire, l’arrêt de la télédiffusion n’aurait pas pour autant terni l’image de transparence, puisque l’intégralité des séances demeurait publique.

Le maire de Sept-Îles, Serge Lévesque, lors de son point de presse lundi. (Photo : Le Nord-Côtier)

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