Techniques policières : le cégep de Baie-Comeau attend toujours l’aval de Québec

Par Charlotte Paquet 3:48 PM - 16 octobre 2019
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Le directeur général du cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Blais, et son homologue du cégep de Baie-Comeau, Claude Montigny, sont accompagnés du député Martin Ouellet et du chef René Simon.

Il tarde au cégep de Baie-Comeau et au cégep de l’Abitibi-Témiscamingue que Québec rehausse le contingentement d’étudiants admis au programme Techniques policières à travers la province et leur permette d’ouvrir la voie à une formation spécialisée en réalité autochtone et enjeux régionaux.

Les deux partenaires ont profité de l’annonce concernant la formation technique en Soins préhospitaliers d’urgence, qui les unit aussi, pour réclamer une fois de plus la concrétisation de ce deuxième projet commun. Il doit permettre de mieux répondre aux besoins de desserte policière dans les deux régions qui comptent à elles seules une vingtaine de communautés autochtones.

Le cégep de l’Abitibi-Témiscamingue forme déjà de futurs policiers, mais souhaite, en collaboration avec le cégep de Baie-Comeau, actualiser le programme en tenant de la réalité autochtone et des enjeux régionaux. Une demande de délocalisation (un copier-coller)de la formation vers Baie-Comeau est aussi déposée, mais, pour ce faire, le contingentemen doit augmenter.

Nœud de la guerre

La hausse espérée est de 75 étudiants, ce qui représente 3 % des quelque 2 200 étudiants en techniques policières au Québec. « Ce n’est pas majeur, mais c’est quand même le nœud de la guerre », admet le directeur général du cégep de Baie-Comeau, Claude Montigny.

Même si le projet est sur la table depuis deux ans, il n’en reste pas moins, selon M. Montigny, qu’il « devient un incontournable » dans le contexte actuel. Il fait ici référence à la publication récente des rapports de la Commission Viens sur les relations entre les autochtones et certains services publics et de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

La mise en place d’un tel programme spécialisé pour former de futurs policiers est d’autant plus pertinent dans une région comme la Côte-Nord où les communautés autochtones représentent 15 % de la population contre 1 % dans l’ensemble du Québec, ajoute le directeur général. Il rappelle aussi la présence de cinq corps de police autochtones chez nous et quatre en Abitibi-Témiscamingue. « Tout est là pour justifier ce projet-là. »

À Pessamit

Présent à la conférence de presse en présence des deux directeurs généraux, le chef du Conseil des Innus de Pessamit, René Simon, a remercié le cégep de Baie-Comeau des efforts réalisés pour la mise en place de la formation spécialisée.

M. Simon a affirmé que les services policiers sont « très déficients » dans les communautés autochtones, où, sauf chez lui, des policiers de la Sûreté du Québec assurent les dessertes. Pessamit a ses propres policiers innus.

Également invité à la rencontre de presse du 15 octobre, le député de René-Lévesque, Martin Ouellet, a précisé que le projet de formation apporte des solutions à la réalité des Premières Nations en région qui vont bien au-delà des recommandations du rapport Viens. Il a ajouté que la formation permettrait à des autochtones et des non autochtones de suivre leur formation en techniques policières en région et d’y travailler plus tard.

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