Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine : les voies d’attente dangereuses?

Par Karine Dufour-Cauchon 2:58 PM - 4 août 2020
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Sur les voies d’attente, les passagers des véhicules en profitent souvent pour se dégourdir les jambes.

Est-ce dangereux d’attendre son traversier? À la suite des vacances de la construction, les élus des municipalités de Tadoussac et de Baie-Sainte-Catherine rapportent que tout dépend de quel côté nous décidons de sortir pour nous dégourdir les jambes.

Avec les vacances de la construction, les Québécois se sont dirigés en masse vers la Côte-Nord et Charlevoix pour y passer du bon temps. Alors qu’ils ont dû faire un arrêt sur la route 138 pour prendre la traverse Tadoussac/Baie-Sainte-Catherine, certains se sont exposés à des risques.

Pour Charles Breton, maire de Tadoussac, la dangerosité des voies d’attente dans la côte principale de sa municipalité est sans équivoque. Pour lui, le problème ne concerne pas le temps d’attente, mais bien le trafic et la vitesse des automobilistes qui circulent près des passagers en file pour la traverse.

«Si on me disait demain qu’il y avait quelque chose qu’on peut réaliser d’un coup de baguette, ce serait une aire d’attente qui a de l’allure. C’est vraiment dangereux. Les gens sont au milieu de la rue. Il y a la voie locale d’un côté, ça ne fait pas de sens. C’est vraiment mal pensé. Je ne comprends pas comment ça se fait qu’il n’y ait jamais eu d’accident là. C’est un miracle. Les gens sont carrément au milieu du trafic lorsqu’ils sortent de leur véhicule », décrit-il d’abord.

La vue qu’offre le secteur sur le Fjord semble impressionner et distraire de la signalisation indiquant quelle voie les visiteurs doivent prendre pour prendre la traverse ou accéder aux commerces locaux.

«Les gens qui n’ont pas compris ou passer sont aussi dangereux. C’est beau, les affiches, mais les gens doivent regarder le trafic ou sont souvent impressionnés par le paysage. Les visiteurs qui ne sont jamais venus sont souvent attirés par d’autres choses que l’affichage. C’est pourquoi on pourrait avoir une aire d’attente mieux et plus d’affichage. On comprend qu’il ne s’agit pas d’une expérience agréable d’attendre dans son auto. On pourrait ajouter des services, des tables à pique-nique, des aires de jeux pour les enfants, des toilettes. Il faut rendre le tout moins pénible et plus sécuritaire», a-t-il ajouté.

Du côté de Baie-Sainte-Catherine, le maire Donald Kenny témoigne que la gestion des files d’attente s’est bien déroulée, malgré l’afflux d’automobilistes en direction de la Côte-Nord. Comme il n’y a pas de voie locale étendue sur le territoire de la municipalité à l’ouest du Fjord, les enjeux de sécurité sont plus faciles à contrôler.

«C’est sûr que nous avons eu des journées avec un trois heures d’attente. Ça arrive trois à quatre fois dans l’année, il ne faut donc pas partir en peur avec ça. Je n’ai pas trouvé ça pire que les autres années. Des filées, on en a vu. Quand l’Action de grâce va arriver, on va en voir d’autres. Je n’ai pas eu connaissance de dédoublements de voie trop risqués. Il se peut qu’il y en ait eu. Il y a des autorités pour voir à cela, comme le ministère des Transports, la Société des Traversiers et la Sûreté du Québec. Les gens sont, dans l’ensemble, respectueux.», rappelle l’élu de Charlevoix.

À la STQ

Alexandre Lavoie, porte-parole de la Société des traversiers du Québec (STQ) auprès des médias, soutient que les vacances de la construction ont effectivement crée des files d’attente plus longues qu’à l’habitude.

«Il y a vraiment cette année un été spécial pour tout le monde. C’est la même chose sur nos traversiers. On est content, car ça prouve que les gens ont vraiment répondu à l’appel et ont décidé de visiter le Québec. La Côte-Nord et Charlevoix sont des destinations particulièrement apparentes. Cela a créé un afflux important de vacanciers et a engendré des temps d’attente plus élevés qu’à l’habitude. On constate que la plupart de nos clients ont des comportements prudents. Effectivement on nous rapporte que des clients ont parfois des comportements qui sont contraires à la réglementation du code de la sécurité routière. Oui, des gens sortent de leur véhicule, se promènent entre les voitures. Ça peut causer des risques», déclare-t-il au journal.

À la vue de ces enjeux de sécurité dans les voies d’attente, il rappelle aux automobilistes qu’ils doivent demeurer prudents. «On veut lancer le message que ce n’est pas permis de le faire, que ce soit dans les files d’attente comme nulle part ailleurs. On les invite à adopter un comportement qui est sécuritaire et on veut les appeler à faire attention. La STQ comprend qu’il peut y avoir de l’impatience. Si les automobilistes veulent éviter d’attendre trop, on les invite à passer plus tôt le matin avant 10 h, ou après 17 h où il y a beaucoup moins de gens», lance M. Lavoie ensuite.

Au moment d’écrire ses lignes, la STQ n’avait pas encore de statistiques à partager sur l’achalandage des vacances de la construction.

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