Santé-sécurité: la CSN veut modifier la loi

Par Éditions Nordiques 1 novembre 2011
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Malgré les turbulences provoquées par le projet de loi 33 la semaine dernière, la CSN a tenu à souligner la Semaine nationale de la santé et sécurité, qui se déroulait du 22 au 29 octobre dernier. En plus de visiter les lieux de travail, le syndicat a remis sur la table deux revendications qu’il souhaite être mis de l’avant dans un prochain projet de loi.

Le président du Conseil Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, admet que la santé et sécurité et un combat perpétuel, particulièrement en prévention. «Le plus grand défi est le dernier réflexe. On parle souvent de conditions de travail, et la santé-sécurité est bien souvent la dernière priorité. On a le réflexe de tourner les coins ronds. Il faut, dans cette semaine, rappeler qu’il faut ramener le rang de priorité de la sécurité plus haut.»

Selon M. Tremblay, la Côte-Nord serait une région plus à risque pour les accidents de travail. «Sur la Côte-Nord, il y a beaucoup d’emplois de la construction, et dans ce type de secteur, les bilans sont peu reluisants, les métiers sont plus dangereux, et ça nous fait mal paraitre. Il est clair que plus qu’il y a de l’effervescence, plus tu es à risque. On a beaucoup d’effervescence, donc évidemment, on a des problématiques.»

Changer la loi
Le président de la CSN, Louis Roy, rappelle que son syndicat revendique depuis plusieurs années l’obligation d’avoir des comités paritaires dans tous les secteurs d’activité. «Seulement 25% des travailleurs sont sous cette loi en ce moment. On espère le dépôt d’une loi qui oblige ces comités. Il faut que la santé-sécurité devienne un réflexe. Une chaise qui traine, un fil qui pend, un tapis qui est glissant, il faut que les gens les considèrent automatiquement comme dangereux.»
Louis Roy insiste sur l’impact de tels comités. «On le voit la différence dans les milieux où il y a un comité paritaire. Malgré la présence de gens de bonnes volontés, ils sont souvent seuls, sans comités paritaires. Il faut que les syndicats et les employeurs travaillent ensemble.»

Le grand patron de la CSN souligne également une autre revendication auprès de Québec, l’abolition des bureaux d’évaluation médicale, «Ça allonge les délais. On considère que le médecin traitant, ça devrait être suffisant et que la CSST devrait être payé à partir du premier traitement médical qui dit que la personne a eu un accident de travail. Enlever le bureau d’évaluation médicale serait l’idéal dans l’année qui vient.»

Il ne croit pas que son retrait ouvre la porte aux fausses déclarations. «Il y a des mécanismes de contestations. Là, on ajoute une triple évaluation où d’autres médecines viennent dire que l’autre médecin n’est pas bon. Si nos médecins sont mal formés, formons-les comme il faut! Nous on pense que quand une personne est blessée, surtout avec la pénurie de médecins qu’on connait, elle ne peut pas se permettre d’aller à deux ou trois places pour savoir si c’est 2 semaines ou 2 mois de réadaptation. C’est de L’argent perdu, une bureaucratie inutile, au bout de la ligne, la société y perd et l’employeur aussi.»

La CSN croit qu’un projet de loi allant dans ce sens sera bientôt déposé. «C’est d’abord une recommandation de la CSST. Il y a un consensus entre les employeurs et les syndicats sur le sujet. On l’a transmis à la ministre ce printemps et elle était d’accord avec le consensus. Donc nous sommes assez confiants», a résumé Louis Roy. Il attend toutefois de lire la loi avant de vendre la peau de l’ours. Le projet de loi est présentement en écriture et devrait être présenté d’ici la fin décembre.

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