Santé : Le rapport sur les problématiques de main-d’œuvre dévoilé

Par Éditions Nordiques 10 juillet 2014
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Taux élevés d’absentéisme et de roulement, rétention difficile des nouveaux employés, recours important à la main-d’œuvre indépendante et nécessité d’une concertation régionale sont les points saillants du rapport de la firme Solutions RH 2000 sur les problématiques de main-d’œuvre dans le réseau de la santé.

Avec 3 600 employés et plus de 300 millions (M) de dollars dépensés en lien avec la main-d’œuvre, le réseau de la santé est «la plus grosse entreprise de la région», souligne le président-directeur général de l’ASSS Côte-Nord, Ivo Di Piazza.

Constats
Le rapport fait état d’un taux de rétention des nouveaux employés de 69 % pour la région, bien en dessous de la moyenne provinciale de 77 %. Le taux de roulement des employés est également élevé, avec 17,71 % contre 12,64 % pour l’ensemble du Québec.

Même scénario pour le taux de temps supplémentaire, qui se chiffre à 4,51 % sur la Côte-Nord, contre 2,87 % dans la province. Le taux d’absentéisme global demeure très élevé, soit à 17,31 %, soit 1% de plus que la moyenne provinciale.

Par ailleurs, le rapport observe une pénurie de personnel. Les établissements de santé n’arrivent pas à combler les postes vacants pour plusieurs catégories d’emplois, soit infirmière bachelière, infirmière, travailleur social, psychologue et pharmacien. Dans d’autres catégories, comme orthophoniste, ergothérapeute, inhalothérapeute, secrétaire médicale et agent de relations humaines, on comble les postes, mais on peine à remplacer les absences.

Mentionnons que 13,4 % de ces employés ont plus de 55 ans et 33 % ont moins de 35 ans, ce qui rend le réseau vulnérable pour les retraites et les congés parentaux. Quelque 1948 départs sont également prévus pour les trois prochaines années, soit 54 % de l’effectif.

Conditions peu attractives
Alors que les réalités des différents établissements de la région sont différentes, le rapport souligne que, globalement, les conditions de travail sont peu attractives et peu compétitives par rapport à d’autres secteurs d’activités. On observe un taux de roulement élevé au sein des équipes de direction ainsi qu’un sentiment d’insécurité et d’instabilité autour des projets de fusion et de réorganisation.

Les auteurs du rapport estiment aussi que «les iniquités sur les conditions de travail créant des disparités régionales constituent d’importantes sources d’insatisfaction et de conflit» entre différents corps d’emplois. Diverses autres problématiques de communication et de planification sont également soulevées.

Des solutions
Selon le rapport, plusieurs actions ont déjà été mises en œuvre pour pallier aux différentes problématiques. La concertation entre les établissements, l’ASSS et le milieu nord-côtier est ressortie comme un enjeu majeur pour résoudre les problèmes que vit présentement le réseau de la santé et des services sociaux nord-côtier.

D’autres pistes d’action ont aussi été soulevées : élaborer une image de marque, constituer une représentation régionale dans les salons de l’emploi, créer un processus régional de présélection pour constituer une banque de candidats et mettre en œuvre une stratégie régionale pour favoriser l’amélioration du climat de travail.

Texte: Karine Boivin Forcier

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