Roméo-Vachon : le cauchemar tire à sa fin pour une famille

Par Fanny Lévesque 26 octobre 2011
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Se construire une maison, c’est souvent le rêve d’une vie. Ce l’était pour Martin Tremblay et Nathalie Lévesque lorsqu’ils ont quitté Baie-Comeau pour emménager à Sept-Îles, il y a un peu plus d’un an. Mais leur histoire a rapidement tourné au cauchemar quand leur maison, nouvellement installée sur leur terrain de la rue Roméo-Vachon, a commencé à s’enfoncer dans le sol. Aussitôt, tous les travaux d’aménagement ont été suspendus, mettant du même coup, leur vie entre parenthèses.

Martin Tremblay été transféré à Sept-Îles pour le travail. Durant l’été 2010, il choisit d’acheter un terrain vacant sur la rue Roméo-Vachon, dans Sainte-Famille, un secteur en développement. Lui et sa femme, qui devait venir le rejoindre, s’offrent une maison préfabriquée en août. En septembre, M. Tremblay fait couler les fondations. Tout semble rouler sur des roulettes jusqu’au jour où l’entreprise, spécialisée en maison usinée, vient livrer la résidence, le 10 octobre.

«Le gars me dit qu’il a de la misère à la mettre au niveau», se souvient Martin Tremblay. «On s’est rendu compte que les fondations avaient calé de 2 pouces et demi, déjà.» Le constructeur suspend alors les travaux avant que les entrepreneurs qui avaient préparé le terrain ne soient rencontrés par le propriétaire. «C’est après qu’on s’est rendu compte, que mes voisins avaient eux aussi des problèmes, on a choisi à ce moment de faire venir la Ville, on était environ huit à cette époque qui avaient des problèmes. La Ville a fait ses expertises par la suite.»

Le couple dort dans la même chambre que leurs trois enfants.

Une maison «habitable»
Entre-temps, la maison des Tremblay est installée sur la fondation, de manière à ce que soit «habitable.» «Ma femme et les deux filles étaient toujours à Baie-Comeau parce que la maison n’était pas prête, moi, ça faisait depuis août que je dormais dans la fifthweel, la compagnie m’a installé la maison pour que ce soit vivable, avec les installations de base», raconte M. Tremblay. «Les filles et moi restions dans le sous-sol de mes parents à Baie-Comeau, parce que notre maison avait été vendue», ajoute Nathalie Lévesque.

Malgré l’aménagement précaire de la maison, c’est finalement en février que la famille est arrivée à Sept-Îles. «On s’est organisé comme on pouvait, il fallait racheter toutes les affaires de base, parce que notre ménage au complet est toujours dans une remorque de déménagement», indique Mme Lévesque, qui en plus venait d’apprendre qu’elle était enceinte. «On a racheté un petit lit aux filles, maintenant on dort les cinq dans la même chambre depuis février, parce que les chambres des filles devaient être au sous-sol qui est encore sur le sable.»

Le cauchemar bientôt terminé
La famille Tremblay a littéralement poussé un soupir de soulagement lorsque la Ville a annoncé qu’elle procèderait à leur relocalisation dès cet automne. «Ça nous a enlevé un poids, mais il reste beaucoup d’efforts à faire», s’est exprimé M. Tremblay qui doit prendre en charge le déménagement en fournissant notamment deux soumissions à la Ville pour les services retenus. C’est aussi lui qui doit d’abord payer les frais avant d’être remboursé. «Disons qu’on s’est endetté pas mal, au moins déjà 30 000$ en frais d’expertise et avocats, et ce n’est pas fini», a-t-il expliqué.

La famille entend d’ailleurs demander des compensations à la Ville pour la perte de revenu, de matériaux et la surcharge des dépenses en électricité. «Avec le sous-sol au sable, on chauffe littéralement le dehors, d’autant plus que nous voulions y aménager un logement, c’est toujours des pertes supplémentaires, depuis un an.»

Martin Tremblay se dit quand même satisfait du travail de la Ville dans le dossier. «Régler ça en huit à dix mois, ce n’est pas rien», mais il déplore qu’il ait dû faire sa propre expertise pour prouver qu’il avait raison. À l’heure actuelle, la maison de la famille Tremblay a subi des tassements de 6 pouces et demi. Les procédures judiciaires, intentées par M. Tremblay contre la Ville en octobre 2010, sont toujours en cours. «Si on n’avait pas levé le drapeau, on en serait encore là, au moins le cauchemar tire à sa fin.»

Le couple formé de Martin Tremblay et Nathalie Lévesque, avec le nouveau-né.

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