Québec crée une réserve de biodiversité dans l’Archipel-des-Sept-Îles

Par Mathieu Morasse 17 août 2018
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Le gouvernement du Québec a annoncé son intention de créer deux réserves de la biodiversité à Sept-Îles, trois sur l’île d’Anticosti et trois autres ailleurs sur la Côte-Nord. 

Isabelle Melançon, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), a fait l’annonce des futures aires protégées nord-côtières vendredi, à Port-Menier.

Les réserves de la biodiversité visent à protéger des milieux naturels et leurs composantes. Il est interdit d’y exercer des activités pouvant avoir des impacts importants.

Les réserves du Marais-de-la-Baie-de-Sept-Îles et de l’Archipel-des-Sept-Îles auront des superficies respectives de 25 km2 et de 69 km2. Celle du Lac-Matinipi (48 km2) sera située environ 150 km au nord de Sept-Îles. Les zones protégées sont exclusivement terrestres. Les délimitations exactes n’ont pas encore été précisées.

Quatre nouvelles réserves de la biodiversité sont également prévues en Outaouais, deux y seront agrandies et une réserve écologique y sera créée.

Les trois sur l’île d’Anticosti couvriront une superficie totale de 1 187 km2. La superficie protégée de l’île passera ainsi de 7,75% à 22,46%.

Les deux autres aires protégées annoncées sur la Côte-Nord sont celles de l’Est-du-Caniapiscau (929 km2), du Lac-Lutaud (810 km2). Toutes deux sont situées approximativement, entre Schefferville et Fermont.

Pas d’activités industrielles

Les activités industrielles et l’exploitation des ressources naturelles sont notamment interdites dans les réserves de la biodiversité.

Des activités moins dommageables, par exemple de nature récréative, faunique ou éducative, peuvent y avoir lieu. Les gens peuvent généralement y avoir accès librement.

Ces aires protégées ne sont pas systématiquement aménagées ou développées comme dans le réseau des parcs nationaux québécois.

Mesure cosmétique ?

L’environnementaliste Jacques Gélineau reconnaît la valeur des deux secteurs de Sept-Îles qui seront protégés. Il croit cependant que l’annonce est purement électoraliste puisque le marais et les îles ne sont pas favorables au développement industriel.

«Je pense que tout ça, c’est des mesures très cosmétiques. On veut protéger des endroits qui sont naturellement protégés», fait-il valoir.

La ministre n’est pas du même avis. Elle ne veut pas «se réveiller un bon matin et avoir des mauvaises surprises».

«Il y a une biodiversité à cet endroit-là qu’on veut protéger. Je ne sais pas ce qu’il va y avoir dans 50 ans au Québec. Mais une chose que je sais, c’est que ces aires protégées là continueront à être protégées», réfute-t-elle.

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