Quand les cultures s’entrechoquent?

Par Éric Martin 1:31 PM - 3 Décembre 2019
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Maya Cousineau Mollen est accompagnée de l’enseignante Marie Gagnon et d’élèves de l’IESI.

Sous le titre À la rencontre des Premières nations, près d’une quarantaine d’élèves de l’Institut d’enseignement de Sept-Îles (IESI) ont pu assister à une courte conférence de Maya Cousineau Mollen à la Salle l’Aquilon de la Bibliothèque Louis-Ange-Santerre, les 2 et 3 décembre. Une occasion en or pour ces jeunes d’en savoir plus sur la réalité autochtone et sur son histoire.  

D’entrée de jeu, cette conseillère en développement culturel pour les Premières nations et les Inuits mentionne ne pas être à l’aise avec le terme réconciliation.

« C’est un mot qu’on utilise quand les deux partis ont fait quelque chose de mal. Je me demande ce que les autochtones ont pu faire de mal », soutient-elle. « Le terme reconstruire me convient parfaitement. Les rapports entre les autochtones et les allochtones se sont beaucoup améliorés, mais certains préjugés persistent. »

Une identité assumée

Plus jeune, elle souligne ne pas avoir éprouvé un réel attachement au territoire autochtone en raison de son éducation. C’est beaucoup plus tard qu’elle s’est décidée à revenir sur les pas de ses ancêtres, un exercice qu’elle recommande fortement à tous ses semblables.

Bien entendu, la conférencière a fait part des différentes politiques d’assimilation mises en place par le Gouvernement. À cet effet, les pensionnats autochtones en sont un très bon exemple puisqu’on cherchait à faire perdre aux autochtones leur culture et leur identité. Elle indique que les impacts s’en font encore sentir aujourd’hui.

L’écriture demeure pour cette auteure autochtone un véritable exutoire.

« C’est ce qui me permet de souffler. J’écris beaucoup sur le négatif. Je vis avec le positif. On a beaucoup de choses à dire. Il faut prendre le temps de nous écouter », avance-t-elle. « Chez les autochtones, nous n’avons pas peur du silence. Nous sommes très observateurs. L’approche se doit d’être respectueuse. Ce sont là des conditions essentielles pour qu’un réel dialogue s’amorce entre les deux solitudes. »

Un vent favorable

Maya Cousineau Mollen se réjouit de cette très grande ouverture à la culture autochtone. Un élément qui contribue grandement à son effervescence, tient-elle à mentionner. « Ça me ravit. La Wapikoni mobile (un studio mobile de production audiovisuelle qui se promène dans les différentes communautés autochtones) met de l’avant de nouveaux talents. Des films comme Kuessipan et Cheval indien en sont aussi de très bons vecteurs », affirme-t-elle.

Suite à sa conférence, les élèves ont eu à choisir deux mots qui représentent bien ce qu’ils ressentent. Les termes colère, déception, incompréhension en sont ressortis au même titre qu’intéressant et captivant. Ils ont visiblement adoré cette rencontre rendue possible grâce à Communication jeunesse et en collaboration avec le ministère de la Culture et des Communications.

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