Projet de loi 33: les chantiers de la Côte-Nord paralysés

Par Fanny Lévesque 24 octobre 2011
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Lundi, les chantiers de la Côte-Nord étaient toujours paralysés par le débrayage des travailleurs de la construction qui s’oppose au projet de loi 33, qui mettrait fin au placement syndical. Le plus important chantier au Québec, celui du complexe hydroélectrique de la Romaine avec ses 1400 hommes, n’a également pas échappé à la grève illégale.

Lundi matin, les autobus qui devaient conduire les employés au travail n’ont pas bougé d’un poil. «Le quart de nuit a été complété, mais depuis ce matin, personne ne travaille», a indiqué la porte-parole d’Hydro-Québec, Marthe Nadeau. «On n’est pas en cause, c’est le calme ici, faut attendre.» La Société d’État ne rapporte d’ailleurs aucun incident jusqu’à présent. «C’est pacifique»

Près de Fermont, les travaux au chantier de la mine du Mont-Wright d’ArcelorMittal Mines Canada et de celle du lac Bloom, appartenant à Cliffs, sont aussi paralysés par les moyens de pression illégaux des travailleurs. Chez Arcelor, des grèves isolées ont débuté vendredi. «Ça s’est intensifié samedi et dimanche», a expliqué le directeur des communications, Éric Tétrault. «Aujourd’hui [lundi], c’est complètement fermé.»

Tant la Société d’État que les géants miniers se retrouvent avec les mains liées dans ce conflit qui oppose le gouvernement et les travailleurs. «Il faut être clair, ça n’a rien avoir avec nos unités locales, nos relations avec nos travailleurs sont bonnes, ça ne touche que les travaux du plan d’expansion, la mine opère», a précisé M. Tétrault. «On ne peut qu’espérer que ça se règle le plus vite possible, on ne veut pas s’immiscer entre eux.»

Pas de mot d’ordre
Le conseiller régional de la FTQ sur la Côte-Nord, Bertrand Méthot, soutient qu’aucun mot d’ordre n’a été donné de la part de la Fédération des Travailleurs du Québec pour tenir le débrayage. «C’est l’initiative des travailleurs, des sections ou des métiers, pour manifester leur mécontentement au projet de la loi 33», a-t-il affirmé. «Nous, on les a informés, on est là pour les accompagner dans leur colère, leur frustration et les représenter auprès du gouvernement.» À ce propos, M. Méthot a confirmé que la FTQ serait entendue en commission parlementaire dès ce mercredi pour «proposer des solutions concrètes» en matière de placement syndical.

Bertrand Méthot en a également profité pour accuser une fois de plus la ministre Lise Thériault de faire fausse route. «On dirait qu’elle s’est inventé une histoire pour porter atteinte aux travailleurs de la Côte-Nord. La loi 33, c’est monté en épingle pour cacher les vrais problèmes, soit la corruption et le financement des partis politiques.»
Le débrayage pourrait durer une semaine, selon certaines rumeurs qui circulaient lundi sur les chantiers. Sur la Côte-Nord, au-delà de 2000 travailleurs sont touchés par la grève.

Le chantier du complexe hydroélectrique de la rivière Romaine est aussi paralysé par le débrayage des travailleurs de la construction. (Photo: Hydro-Québec, archives)

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