Projet de loi 33: la CSN déplore les débrayages

Par Éditions Nordiques 26 octobre 2011
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De passage sur la Côte-Nord pour la Semaine nationale de la santé et sécurité, le président de la CSN, Louis Roy, a accepté de discuter des houleux évènements des derniers jours et de la controversée Loi 33. Contrairement à la FTQ-Construction, son syndicat est pour l’arrêt du placement par les syndicats, au profit d’un élément neutre, comme la Commission de la construction du Québec (CCQ).

D’entrée de jeu, Louis Roy déplore les évènements des derniers jours. «Le projet de loi qui est sur la table ne mérite pas une telle réaction. Nous, on considère qu’il y a des éléments intéressants. Il y a des points qu’il faut aussi contester, mais nous, on le fera en commission parlementaire», lance-t-il, précisant que le Québec ne peut se permettre un tel arrêt sur les chantiers de construction.

Il déplore que ces actions touchent ses membres, qui se pointaient sur les lieux de travail, prêts à travailler. «Un chantier de construction, c’est une espèce de chaîne de montage, s’il manque un corps d’emploi, ça ne peut pas fonctionner. À partir du moment où un corps d’emploi décide d’arrêter, bien le chantier s’arrête, explique le président de la CSN. À partir du moment où l’employeur ferme le chantier, parce que c’est lui qui décide de fermer ou non, à ce moment-là, il devrait payer nos gens, ils sont là et disponibles. Il n’est pas question qu’on accepte qu’ils soient pénalisés pour ça.»

Revoir la loi, une nécessité
Pour Louis Roy, la réalité a changé et l’actuelle loi est devenue désuète. «Il faut se rendre compte que le placement syndical, qui était une bonne affaire il y a 100 ans, comme contrepoids à l’arbitraire patronal, est devenu aujourd’hui un arbitraire syndical.» Le syndicaliste se défend de vouloir redonner le pouvoir aux entrepreneurs, au contraire. Selon la CSN, puisque la CCQ est paritaire, gérée par les employeurs et les syndicats, il pourra agir avec neutralité dans le placement.

Selon lui, ça permettrait à «tous les travailleurs et à toutes les travailleuses d’avoir un emploi en fonction de leur compétence et de leur expérience et non en fonction de leur accréditation syndicale. C’est aussi une façon aussi de permettre aux gens des régions de mieux se placer, parce que la CCQ va avoir l’obligation de placer d’abord les gens de la région alors que présentement, ce n’est pas ça tout à fait qui se passe, parce qu’il y a des gens qui ne sont pas dans la «bonne» accréditation syndicale. Ça, c’est pas correct.»

Malgré tout, il croit que le projet de Loi 33 n’est pas parfait pour autant. «Nous aussi, comme d’autres organisations syndicales, on a certaines critiques. Par exemple, la caisse que l’on a pour la formation professionnelle, on a environ 170 millions $ d’accumulé là-dedans, on est ouvert pour que la CCQ gère l’argent, mais on ne veut pas qu’ils le prennent pour faire autre chose avec. Il y a des petits boulons à resserrer dans le projet de loi.»

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