Procès de Charlie Grégoire-Labbé jure avoir seulement voulu se défendre

Par Mathieu Morasse 24 novembre 2018
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Me Yves Langois et Charlie Grégoire-Labbé.

Le procès de trois jours pour homicide involontaire de Charlie Grégoire-Labbé, 25 ans, s’est terminé vendredi à Sept-Îles. L’accusé a plaidé la légitime défense. La poursuite prétend plutôt qu’il a été l’instigateur de la bagarre qui a mené au décès d’André Beaulieu, 52 ans.

Mathieu Morasse

Les faits remontent à la nuit du 20 au 21 avril 2016 alors que l’accusé fêtait son 23e anniversaire en compagnie de deux amis.

L’accusé a choisi de témoigner pour sa propre défense lors du procès.

Il prétend s’être approché de Nathalie Deroy pour s’interposer entre elle et son ami Eric Shekanapish, qu’elle venait de frapper.

Il dit ensuite avoir eu peur lorsque la victime est venue rapidement vers lui et lui a donné le premier coup.

«Je ne voulais pas le tuer. Je voulais me défendre. C’est juste ça», a juré Charlie Grégoire-Labbé.

Son avocat, Me Yves Langlois, a plaidé que la Cour n’a pas à décider si l’accusé aurait pu faire les choses différemment, mais plutôt à évaluer si sa réaction était raisonnable dans les circonstances.

«Monsieur devait prendre une décision instantanée. […] C’est facile après coup de dire qu’il aurait dû se sauver», a-t-il rappelé à la juge.

Il a également rappelé que son client a fondu en larmes lorsqu’il lui a demandé comment il s’était senti à l’annonce du décès d’André Beaulieu.

Crédibilité douteuse

Les procureurs de la Couronne, Me Marc Bérubé et Me Marisol Guerrero-Clusiau, ont nié la version de l’accusé.

«Il truque sa version. […] L’accusé, vous ne devriez pas le croire», a lancé Me Bérubé à la juge.

Il a rappelé que Charlie Grégoire-Labbé a changé sa version des faits lorsque confronté au visionnement des vidéos de surveillance. Il prétend aussi qu’il minimise sa responsabilité en oubliant et niant les éléments qui sont à son désavantage.

Me Bérubé est d’avis que l’accusé était l’instigateur de la bagarre puisqu’il faisait signe à la victime de venir vers lui, vraisemblablement pour se battre. Il prétend que la victime voulait uniquement s’interposer entre les belligérants.

«Il n’y a aucun élément de légitime défense», a-t-il martelé.

La juge Vicky Lapierre rendra sa décision le 30 janvier prochain. L’homicide involontaire est passible d’emprisonnement à perpétuité, sans aucune peine minimale.

Entre temps, l’accusé reviendra en Cour le 3 décembre pour une histoire distincte de harcèlement criminel.

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