Problématiques de main-d’œuvre: L’ASSS veut être un leader

Par Éditions Nordiques 10 juillet 2014
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L’Agence de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord veut jouer un rôle de leader régional pour régler les diverses problématiques régionales en ce qui a trait à la main-d’œuvre.

Selon le président-directeur général de l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de la Côte-Nord, Ivo Di Piazza, le défi est de taille et touche la diminution du nombre d’heures de travail en temps supplémentaire, de l’utilisation de la main-d’œuvre indépendante et du nombre d’heures d’assurance-salaire. «Si on se rapproche de la moyenne provinciale pour ces trois éléments, on pourrait aller chercher 2,5 à 3 millions (M) de dollars», estime-t-il.

Il s’agit d’un montant non négligeable, puisque le gouvernement demande au réseau de la santé de la Côte-Nord une baisse de ses dépenses de 4,3 M$ pour 2014-2015. En améliorant la situation de la main-d’œuvre, le réseau nord-côtier comblerait donc 70 % de cette somme.

«Ça nous permettrait d’améliorer le climat de travail sans toucher à l’accès aux services et aux services eux-mêmes, et il ne nous resterait que 1,2 M$ à aller chercher pour l’ensemble de la région», explique M. Di Piazza.

Le président-directeur général croit ces cibles tout à fait réalisables pour l’année financière 2014-2015, puisque des améliorations ont déjà été constatées pour 2013-2014. Les heures travaillées par de la main-d’œuvre indépendante ont ainsi été réduites de 20 000 heures, soit 11,5 %.

Le recours à l’assurance-salaire a totalisé environ 352 000 heures, soit une diminution de 9,3 %. Quant au temps supplémentaire, il a totalisé 192 000 heures en 2013-2014, une légère baisse de 2 000 heures par rapport à l’année précédente.

Concertation
Afin d’atteindre ces objectifs, l’ASSS Côte-Nord va demander aux huit établissements qu’elle chapeaute de réaliser un plan d’action en fonction du portrait local réalisé par un groupe d’experts depuis l’automne. Ce plan d’action devra être complété d’ici la fin août. Une stratégie régionale sera aussi élaborée.

«Dès l’automne, nous regrouperons les directeurs des ressources humaines des établissements pour susciter le plus de mise en commun possible et favoriser un partage régional», indique Ivo Di Piazza. Dans ce but, et pour assumer un rôle de leader, tel que le demandent les établissements de santé, l’Agence a embauché une directrice des ressources humaines, entrée en fonction fin juin.

La concertation est le mot d’ordre, puisque le rapport sur les problématiques de main-d’œuvre cible cette mesure dans plusieurs pistes d’action. On y suggère notamment de stimuler l’entraide entre les établissements, d’évaluer la pertinence de la mise en commun de ressources pour certains postes, de resserrer les liens avec les maisons d’enseignement de la région et de sensibiliser les partenaires socioéconomiques. «Il y a un effort supplémentaire de coalisation à faire», juge M. Di Piazza.

Mesures incitatives
Alors que le rapport régional encourage l’ASSS à revoir les conditions de travail, notamment en ce qui a trait à l’aide au déménagement et au logement, aux primes de travail en région nordique, aux congés et à la formation, le président-directeur général entend prioriser le dossier des mesures incitatives. «Les mesures incitatives se sont un peu érodées et on a perdu de l’avantage. C’est un outil avec lequel on a moins de succès parce que ça n’a pas suivi la hausse des coûts de la vie», mentionne-t-il.

L’ensemble du réseau de la santé entrera sous peu en négociations pour le renouvellement des conventions collectives et M. Di Piazza souhaite que ces données soient mises à l’avant-plan. «Nous avons fait des représentations auprès des syndicats et de la partie patronale. Nous voulons que ce soit à l’ordre du jour. Ça ne représente pas beaucoup d’argent, mais c’est primordial pour nous», conclut-il.

Texte: Karine Boivin Forcier
Photo : archives – Le Manic

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