Prime de rétention: Martin Coiteux refuse de s’engager

Par Fanny Lévesque 5 octobre 2015
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Les représentants syndicales affiliés à la CSN ressortent insatisfaits de leur rencontre lundi, avec le président du Conseil du trésor du Québec, Martin Coiteux. 

Installés dans une vigile devant l’Assemblée nationale, des syndiqués de la CSN Côte-Nord manifestent pour le maintien de la prime de rétention de 8% offerte aux travailleurs de la fonction publique de Sept-Îles et Port-Cartier depuis 30 ans.

«Ç’a été une rencontre correcte, mais qui n’a pas répondu à nos demandes», a affirmé mardi, le président du Syndicat des techniciens et professionnels de la santé, Yvon Payeur.

Les syndicats maintiendront d’ailleurs leur campement tant et aussi longtemps  qu’ils n’auront pas «au moins» la confirmation que leurs préoccupations seront transmises par le Conseil du trésor à la table de négociation.

«On n’a pas de réponses satisfaisantes, alors on va continuer à se battre», a ajouté Yvon Payeur.

Négociée il y a une trentaine d’années, la prime de rétention de 8% permet au secteur public d’être plus compétitifs à Sept-Îles et Port-Cartier, où la grande industrie est très présente.

Un travailleur de l’État sur deux songerait même à quitter leur emploi et déménager si Québec abolit la prime, selon un récent sondage réalisé par les syndicats auprès d’environ 2000 de leurs membres.

Les organisations syndicales craignent que la région ne se retrouve «avec beaucoup de postes vacants», ce qui finirait par avoir un impact sur les services.

«Sans la prime, quelqu’un qui ferait le choix de venir travailler ici serait complètement désavantagé à quelqu’un qui irait dans les grands centres», assure le président du Syndicat des enseignants du Cégep de Sept-Îles, Vincent Hamel Davignon.

Les syndicats estiment que la perte de la prime de 8% se traduirait par 10 millions $ en masse salariale en moins dans la région.

La prime en chiffres 

  • 2500 employés touchés
  • 10 millions en masse salariale
  • En place depuis 30 ans

Campement devant l’Assemblée nationale 

Une dizaine de membres de la CSN Côte-Nord ont décidé de camper devant le parlement, en revenant de la manifestation nationale du front commun des syndicats de la fonction publique qui se déroulait samedi à Montréal, afin de réclamer une rencontre avec le président du Conseil du trésor.

Le gouvernement propose deux années de gel de salaire, puis 1% d’augmentation sur trois ans. Le front commun syndical souhaite plutôt une augmentation de salaire de 4,5% sur trois ans.

Le gouvernement souhaite aussi abolir la prime de rétention de 8% pour les travailleurs de Sept-Îles et Port-Cartier, ce qui se traduirait par une diminution de salaire au bout de cinq ans, selon l’offre patronale.

Cette prime était retirée dans les trois offres patronales que le gouvernement a soumises aux syndicats du front commun.Les conventions collectives des 540 000 employés de la fonction publique québécoise sont échues depuis le 31 mars.

Avec Martin Bélanger 


Les syndiqués de la CSN ont réagi ce matin à leur rencontre avec Martin Coiteux. 

(Photo : Clément Allard)

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