Pisciculture à Havre-Saint-Pierre : le projet est mis sur la glace

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L’entreprise Atlantic Sapphire a indiqué qu’elle devait retarder son projet de pisciculture à Havre-Saint-Pierre pour une période d’environ une à deux années. La difficulté à obtenir le permis nécessaire à l’importation d’œufs de saumon est en grande partie responsable de ce retard.

La compagnie Atlantic Sapphire projetait de lancer une entreprise de pisciculture de saumon à Havre-Saint-Pierre. À son plein potentiel, le projet aurait pu atteindre une production annuelle de 90,000 tonnes de saumon.
Or, pour atteindre cette production, la compagnie doit faire importer ses œufs. «La seule ferme d’œufs de saumon de l’Atlantique capable de livrer cette quantité d’œufs se trouve en Islande», explique le porte-parole d’Atlantic Sapphire, Guy Crasnier.

Cependant, ces saumons en provenance de l’Islande possèdent un pathogène particulier que les saumons sauvages du Québec n’ont pas. Par crainte de contamination, le gouvernement canadien refuse, pour l’instant, d’accorder le permis d’importation à la compagnie.
De son côté Atlantic Sapphire déplore la situation en rappelant que son projet de pisciculture était censé se concrétiser dans un bassin terrestre. Une méthode qui, selon le porte-parole, était sans danger. «On était même prêt à mettre des systèmes que l’on nous demandait pour s’assurer que l’eau que l’on rejetait ne soit pas contaminée. De plus, il n’y avait aucun risque que des saumons de la ferme se retrouvent les cours d’eau», assure-t-il.

Atlantic Sapphire dit obtenir un appui de la part du MAPAQ, qui souhaite voir le projet se concrétiser. «Ils nous ont dit qu’il y avait une petite ouverture du côté du gouvernement fédéral», précise l’entreprise, qui affirme recevoir des appuis de la Société du Plan Nord et d’Investissement Québec.

Freinée par la situation, l’entreprise a décidé de se concentrer sur d’autres projets en cours au Danemark et en Floride.

Le projet

Selon M. Crasnier, le projet d’Havre-Saint-Pierre était «extrêmement avancé». «En obtenant le permis, il faudrait environ un an pour démarrer le projet. Tout était prêt» dit-il .

À sa dernière phase, il avance que le projet représentait un investissement de 400 millions$.

Pour les travailleurs, c’est un minimum de 400 emplois qui auraient été créés. «On parle d’une trentaine d’emplois universitaires et les autres emplois auraient été disponibles pour n’importe quelle personne possédant un secondaire 5», mentionne le porte-parole.

Ce dernier rapporte également que le projet aurait généré des emplois indirects, notamment en transport. Atlantic Sapphire aurait même amorcé des pourparlers avec les communautés de Uashat et d’Ekuanitshit pour qu’elles développent des usines de transformation à titre de partenaires du projet.

Bien que le projet soit sur la glace, la compagnie espère toujours pouvoir le concrétiser d’ici un, ou deux ans le temps que les négociations se poursuivent.

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