Opération antibraconnage dans l’Archipel-de-Mingan

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Une opération conjointe entre la direction générale de l’application de la loi d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) et la direction de l’application de la loi de Parcs Canada a permis d’intercepter trois personnes suspectées d’avoir récolté illégalement des œufs d’oiseaux migrateurs sur des îles limitrophes à la réserve de parc national du Canada de l’Archipel-de-Mingan. Au total, 189 œufs d’eider et de goélands ont été saisis.

Pourtant, en vertu de la loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, il est interdit de prendre ou de posséder des œufs d’oiseaux migrateurs sans permis. Les personnes fautives s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 10 000$. Ce qu’il faut savoir c’est que chaque œuf volé est considéré comme une infraction unique. «Plus la récolte est «fructueuse», plus l’amende est salée», résume le directeur régional de l’application de la loi sur la Faune, Jonathan Campagna.

«C’est un phénomène qui est fréquent, je dirais même que c’est un phénomène qui est culturel puisque ça fait plusieurs dizaines d’années que ça existe», explique M.Campagna. Selon lui, le braconnage d’œufs d’oiseaux migrateurs est une pratique particulièrement répandue dans la région puisqu’elle abrite huit refuges d’oiseaux migrateurs.

Si on oublie son côté illégal, la collecte d’œufs peut s’effectuer sans trop de risques. En effet, même si les oiseaux sont en pleine période de reproduction et de ponte d’œufs, le directeur affirme que la plupart d’entre eux sont calmes et qu’ils ne sentent aucunement menacés lorsqu’ils se trouvent dans un lieu de refuge tel que l’Archipel-de-Mingan. «Ils sont assez tranquilles et ils sont répandus sur l’ensemble des îles, il y a des nids partout. Alors, les gens débarquent avec des chaudières et ramassent les œufs. C’est aussi facile que d’aller dans un poulailler et d’y ramasser les œufs», constate Jonathan Campagna.

Le fait que l’Archipel soit facilement accessible par les habitants des communautés se trouvant à proximité explique en partie pourquoi plusieurs braconniers s’en servent à titre de ressource alimentaire. En effet, les œufs récoltés sont la plupart du temps consommés par les braconniers eux-mêmes ce qui leur permet de réaliser des économies sur l’achat d’œufs. Bien qu’elle semble culturellement intégrée, l’activité demeure illégale et il n’y existe aucun permis pouvant l’autoriser.

Contribution citoyenne
Il faut comprendre que ces infractions ont des impacts majeurs sur la conservation des espèces et nuisent considérablement à leur reproduction. Heureusement, les agents d’application de la loi s’assurent que la protection des espèces sauvages et de leur habitat est respectée par les entreprises et les individus.

«Nous, on essaie de travailler en partenariat avec d’autres agences fédérales du secteur afin de protéger la ressource en faisant de la sensibilisation au niveau de la population. Tout de même, la population est nos yeux et nos oreilles sur différents agissements dont elle pourrait être témoin», rappelle le directeur régional de l’application de la loi sur la faune.

Les citoyens sont donc invités à dénoncer les agissements illégaux dont ils sont témoins en lien avec la faune sur les territoires fédéraux en communiquant avec le Centre national des urgences environnementales, au 514-283-2333 ou au 1-866-283-2333.

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