Natasha Kanapé Fontaine: Une approche multidisciplinaire de l’art

Par Éditions Nordiques 5 août 2016
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À travers l’art, Natasha Kanapé Fontaine arrive à établir un réel dialogue avec les gens, peu importe leur culture respective. Un moyen de sensibilisation efficace.

Quelques mois seulement après le lancement de son plus récent livre «Kuei, je te salue», qu’elle a coécrit avec Deni Béchard, Natasha Kanapé Fontaine revient dans sa région natale pour offrir une prestation au Festival Innu Nikamu, le 6 août à 18h30. Une opportunité pour elle de renouer avec le slam qui combine deux de ses plus grandes passions, soit la littérature et la musique.

Ce dernier ouvrage de Natasha Kanapé Fontaine s’inscrit dans la même lignée que les valeurs prônées par les membres du comité organisateur du Festival Innu Nikamu qui cherchent à rassembler les autochtones et les allochtones grâce à la musique. «Il faut nommer les choses. On n’apprend plus le racisme à l’école, soutient-elle. Il faut cesser de voir l’autre comme un étranger, une menace, mais plutôt comme un reflet de soi-même. Les rapports doivent se construire sur des bases égalitaires.»

Comme plusieurs, elle est convaincue que les préjugés entretenus à l’égard des autochtones dans la société résultent d’une très grande méconnaissance de leur culture et de leur identité. «Quand on connaît mieux l’autre, on cesse de le percevoir comme un danger. Dès qu’on crée des ponts, on favorise de vraies rencontres entre les cultures. C’est enrichissant. Ce sont de rares moments où l’on se réunit ensemble et il est essentiel de le faire. Il n’y a rien de mieux que l’art pour permettre la poursuite de ce dialogue», affirme la poétesse innue.

Une soif de vérité

Dans tout ce qu’elle fait, cette artiste multidisciplinaire se soucie d’être la plus authentique possible. «Je me considère comme un canal entre mes ancêtres et le peuple. Je prends cette responsabilité très au sérieux. Je veux créer des histoires qui éveillent la conscience. C’est ce que je vise avec ce spectacle. Ce sont des pièces que j’ai déjà écrites et que j’ai remaniées pour la plupart. Aujourd’hui, elles prennent un tout nouveau sens», avance-t-elle.

Accompagnée de musiciens, Natasha Kanapé Fontaine interprètera ce qu’elle définit comme de la poésie chantée. «Le slam peut être un poème, mais c’est surtout un texte porté par le corps. Ça exige un engagement complet, souligne-t-elle. Il y a plus de choses à imager, soulève-t-elle. À travers tout ça, je montre mon cheminement des dernières années. Je veux dire aux gens où j’en suis rendu autant sur le plan personnel qu’artistique.»

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