«Mon journal j’y tiens»: Une vague d’amour pour les journaux locaux et régionaux

Par Éditions Nordiques 30 mars 2017
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Les internautes qui veulent soutenir l’initiative peuvent télécharger cette image et la placer comme photo de profil sur leur page Facebook au www.monjournaljytiens.ca

(LE MANIC) Dans la foulée de l’opposition au projet de loi 122, qui vise notamment à reconnaître les municipalités comme gouvernement de proximité, une entreprise de communications a lancé un site Internet «pour créer une vague d’amour visant à déferler sur les journaux locaux».

Par Steeve Paradis

L’initiative, intitulée Mon journal j’y tiens (www.monjournaljytiens.ca) et pilotée par VIVA média, invite les lecteurs de l’un ou l’autre des 178 journaux régionaux du Québec à manifester leur support à leur hebdo, menacé par un des articles du projet de loi 122.

Si le projet de loi était adopté comme il est rédigé actuellement, les municipalités n’auraient plus l’obligation de publier leurs avis publics dans les journaux, une importante source de revenus pour ces derniers.

Pour les Éditions Nordiques, entreprise de presse qui regroupe les quatre hebdos de Charlevoix et de la Côte-Nord, la publication des avis publics représente un montant de près de 600 000 $ par année, soit plus de 20 % de sa masse salariale. «Ce projet de loi menace notre industrie, notre entreprise et notre accessibilité à une information crédible et fiable», a souligné le président des Éditions Nordiques et éditeur du Manic, Simon Brisson.

Au lancement de la campagne Mon journal j’y tiens, l’équipe de VIVA média a roulé près de 2000 kilomètres en quatre jours, allant notamment de Valleyfield à Baie-Comeau, afin de recueillir des commentaires «démontrant l’attachement des gens pour leurs médias traditionnels» et les publier sur le site web.

Sur la Côte-Nord, ils ont entre autres rencontré Patrick Noel, de la municipalité de Tadoussac, Bernard Filiatrault de la Financière Banque Nationale à Baie-Comeau et la femme d’affaires Stéphanie Tremblay. Ces deux derniers ont fait valoir l’importance de l’apport économique de leur journal régional.

L’UMQ s’en accommode
Pour sa part, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) semble fort bien s’accommoder de la possibilité de voir disparaitre l’obligation de publier leurs avis publics.

«Les élus municipaux croient à l’importance d’assurer la qualité et la pérennité de l’information et sont, à ce titre, les premiers interpellés par l’enjeu de la survie des médias locaux et régionaux. Or, la solution ne doit pas passer par le compte de taxes des citoyens», a lancé le président de l’UMQ, Bernard Sévigny, qui évalue entre 5 et 10 millions $ annuellement le coût de publication des avis publics municipaux dans les journaux.

L’UMQ dit souhaiter que les municipalités puissent identifier le mode de publication des avis publics «qui convient davantage à leur réalité territoriale» pour rejoindre le plus de citoyens possible. Elle rappelle aussi que la gamme des moyens de communication s’est considérablement agrandie «et à l’émergence des réseaux sociaux, les municipalités réclament une plus grande flexibilité dans les moyens à utiliser pour informer leurs citoyens».

Encore sa place
Le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, concède que la question de la publication des avis publics dans les journaux n’a pas encore été débattue au conseil, mais explique qu’il «y a des avis qui seront dans les journaux quand même, quand on veut rejoindre les gens, ce n’est pas tout le monde qui va sur le site (Internet de la Ville), mais je ne peux pas prédire l’avenir, il y aura des débats».

M. Porlier réaffirme cependant que l’avis public a «encore sa place dans le journal». «Le journal sera toujours un outil important dans un endroit comme chez nous, on sait bien que c’est là que bien des gens vont chercher leur information», a-t-il soutenu.

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