Mine Arnaud : Au tour des jeunes de prendre la parole

Par Fanny Lévesque 19 septembre 2013
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À leur façon, des jeunes de Sept-Îles font entendre leur voix dans le débat entourant le projet d’exploitation d’une mine d’apatite à ciel ouvert dans le canton Arnaud. Dans une vidéo devenue rapidement virale – près de 24 000 vues au moment d’aller sous presse-, une Septilienne de 15 ans plaide avec aplomb pour la sauvegarde et la protection de sa ville natale. À l’heure des réseaux sociaux, le message de Marie Jomphe-Lemay a fait écho bien au-delà de la polyvalente.

«J’aime trop ma ville, je ne veux pas la gâcher», lance Marie en ouverture de la vidéo, qui a été visionnée plus de 23 000 fois. Pendant neuf minutes, une dizaine d’adolescents expriment leurs inquiétudes à propos du projet minier, qui ne fait pas l’unanimité à Sept-Îles. Ces jeunes craignent que l’environnement et la santé publique soient placés derrière la création d’emploi et les retombées économiques.

«Il n’y a pas juste les adultes qui ont droit à leur opinion», se défend Marie Jomphe-Lemay, en entrevue au Journal. Vlogeuse à ses heures, elle a entendu parler du projet Mine Arnaud, il y a environ deux mois. «J’ai tout de suite voulu faire quelque chose, explique-t-elle. J’ai eu l’idée de faire la vidéo. J’ai lancé un appel via Facebook à ceux qui voulaient participer.» Rapidement, d’autres jeunes ont manifesté l’intérêt de s’exprimer.

«J’ai travaillé dessus pendant deux jours, disons que je me suis couchée tard», raconte l’adolescente pour qui les nouveaux médias n’ont pas de secrets. Après une mise en ligne sur le site YouTube, les réactions ont explosé. «J’ai mis ça en ligne avant d’aller à l’école, à mon retour c’était parti. J’étais vraiment surprise de voir qu’il y avait eu autant de réactions», s’exclame-t-elle.

Manifestation
L’un des amis de Marie, Zachary Lavoie a choisi de s’impliquer en organisant une manifestation pacifique contre le projet de Mine Arnaud, qui se tiendra ce samedi. «Il s’agit de notre avenir, on parle d’un projet qui aura une durée de vie de 25 ans», a soulevé le jeune de 13 ans. Près de 500 Septiliens ont déjà confirmé qu’ils marcheraient pour appuyer la cause des adolescents, via une page Facebook créée pour l’événement.

Devant l’ampleur de la participation anticipée et le jeune âge des instigateurs, des militants ont offert un support technique aux jeunes, notamment pour les accompagner dans l’obtention des autorisations nécessaires à la Sûreté du Québec. «Ils sont assez intelligents pour organiser une marche seuls, mais nous avons voulu les aider pour une question de sécurité, entre autres. La SQ m’a appelée et j’ai accepté», a expliqué le porte-parole de Sept-Îles sans uranium, Marc Fafard.

Pour le militant, l’initiative des adolescents n’est pas surprenante à l’ère des réseaux sociaux. «Ils savent naviguer, ils sont réseautés, branchés, affirme-t-il. Ils sont assez allumés pour entendre et comprendre les choses, ils ont en plus accès à l’information très rapidement.»

Zachary et Marie espèrent que leurs démarches sensibiliseront les Septiliens. «On veut faire réfléchir, que notre message passe», exprime la jeune fille.

Les jeunes Zachary Lavoie et sa comparse, Marie Jomphe-Lemay. (Photo: Le Nord-Côtier)

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