Mathieu Léger: L’âme d’un nomade

Par Éditions Nordiques 12 juillet 2017
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Mathieu Léger entend vraiment s’imprégner de la Côte-Nord. Son court séjour dans la région servira à alimenter un futur travail artistique.

Le bureau d’accueil touristique (COPACTE) de Natashquan est l’hôte de «Méthodologies pour touristes». Présentée jusqu’au 3 septembre, cette exposition de Mathieu Léger aborde le thème du déplacement et du territoire. Deux éléments qui viennent modeler l’identité culturelle des gens.

La genèse de ce projet tourne autour du nomadisme. «Je suis en constant déplacement. Quand je suis chez moi, je ne vide jamais mes valises. Je fais plus de projets à l’extérieur du Canada qu’ici. Méthodologies pour touristes est né de ce constat. On croit souvent à tort que je fais du tourisme aux endroits où je vais. Je me suis donc demandé ce que j’aimerais montrer aux gens comme attractions touristiques», lance Mathieu Léger.

Ceci l’amène souvent à s’intéresser davantage à des endroits peu fréquentés par les touristes. «Tout est question d’esthétique. J’aime sortir des sentiers battus. J’adapte toujours mon exposition au lieu où j’expose. J’en apporte toujours un peu plus avec moi. Je passe souvent une heure ou deux à cet endroit avant d’en faire l’installation, avance-t-il. J’essaie de m’approprier l’espace. Je choisis la manière dont les gens la pénètrent. Tout est réfléchi.»

L’exposition qu’il présente à Natashquan est constituée de photographies, de performances et d’une installation sculpturale murale composée de cartes géographiques. «Je suis photographe. Je suis artiste plasticien. Je fais beaucoup de documentation pour des artistes. Je collabore à des projets. Je préfère la photographie à tout ça. On peut questionner le moment présent. Ça suscite une plus grande réflexion. Les gens se doivent d’observer attentivement», explique-t-il.

Le prochain thème qu’il aimerait aborder dans son travail artistique est le vide, ou le non-espace. «Je veux savoir comment on se dissimule dans une communauté mondiale, même si on veut être un citoyen du monde. C’est-à-dire, comment on se démarque dans une grande masse. J’entends photographier des lieux qu’on ne peut pas identifier. On perd nos repères. Ça devient alors un terrain fertile pour l’imagination», affirme-t-il.

Coordonnée par le centre d’artistes autogérés PANACHE art actuel, la Virée de la culture consiste en plusieurs lieux de diffusion qui permettent la circulation de l’art visuel dans les différentes MRC de la Côte-Nord. Situé au 24, chemin d’En Haut à Natashquan, la COPACTE est accessible tous les jours, de 8h30 à 17h30.

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