Lutte à la pauvreté : Les organismes s’impatientent

Par Éditions Nordiques 27 mars 2013
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Les organismes de la région n’ont toujours pas vu de résultat concret du Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale, mis en place par la gouvernement du Québec en 2010 et géré par la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Côte-Nord.

En 2012, la CRÉ recevait 2,7 millions $ lors de la signature d’une Alliance pour la solidarité. Réparti jusqu’en 2015, ce montant vise à soutenir financièrement des projets de lutte à la pauvreté, par l’entremise du Plan d’action régional pour la solidarité et l’inclusion sociale (PARSIS). Ce plan d’action a été bâti par la CRÉ et divers intervenants du milieu communautaire en 2010-2011, après que des consultations aient eu lieu et qu’un rapport ait été produit. Lors de la création de l’Alliance, il y a près d’un an, une ressource a été mandatée dans chacune des MRC de la région, afin de mettre en œuvre le PARSIS.

Michel Savard, de la Table des groupes populaires de Baie-Comeau, croit que la façon dont l’Alliance est gérée pose problème. «Je ne comprends pas qu’on se donne un plan d’action sur cinq ans et qu’il n’y a toujours rien de fait. Durant ce temps-là, les organismes qui luttent contre la pauvreté attendent et espèrent qu’il se passe quelque chose», lance-t-il.

Invité depuis 2010 à prendre part aux discussions concernant le projet, M. Savard n’y est pas allé, bien que des organismes de la région aient répondu à l’appel. «On va là, on travaille et au bout du compte, ça ne donne jamais rien», indique-t-il.

Projets à l’étude
Le directeur général de la CRÉ, Patrick Hamelin, soutient qu’il y a présentement quatre projets à l’étude sur la Côte-Nord et qu’ils devraient être dévoilés sous peu. «On aurait souhaité que ça aille plus vite, mais au départ, comme tout fonds, ça prend un temps de démarrage. Il devrait y avoir boule de neige à partir de mai», avance-t-il.

Bien que la stratégie provinciale ait été annoncée en 2010, plusieurs régions n’ont pas entrepris de mesures concrètes avant 2012. «Dans certaines régions, il y a des gens d’expérience qui sont là pour coordonner le tout. Il faut comprendre qu’ailleurs ça peut être plus long», précise M. Hamelin.

Nouvelles initiatives
Ce que certains organismes déplorent, c’est qu’ils doivent proposer un projet qui ne correspond pas à une mission qu’ils remplissent déjà. Par exemple, un comptoir alimentaire ne peut pas demander une subvention pour offrir plus de nourriture aux gens dans le besoin. C’est principalement pour cette raison que la Table régionale des organismes communautaires TROC Côte-Nord a décidé de quitter la table des partenaires du PARSIS.

«Pourquoi on ne soutient pas ce que les organismes font au lieu d’essayer d’en créer d’autres?», soutient la coordonnatrice Anne Gagné, en expliquant que le regroupement est en désaccord avec la façon dont les fonds sont déployés.

La CRÉ s’est dite consciente des besoins des organismes communautaires, mais n’est pas en mesure de changer la visée de ce plan gouvernemental. «On comprend très bien que les organismes manquent de financement, mais le fonds créé vise à soutenir de nouvelles initiatives», explique M. Hamelin.

Concernant le retrait de la TROC, il souligne que l’organisme a été invité à rester. «On a véhiculé à la TROC que la pire politique, c’est la politique de la chaise vide. On souhaite que tout le monde soit partie prenante», mentionne le directeur général.

Photo: Le 20 mars, le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Robin Couture, était de passage à Baie-Comeau dans le cadre de la tournée Un scandale qu’on ne peut plus ignorer. Il est accompagné de Denise Fournier du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, d’Anne Gagné de la TROC et de Michel Savard de la Table des groupes populaires. (Photo : Le Manic)

Texte: Marlène Joseph-Blais

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