23 avril 2024
La députée Lorraine Richard est un des neuf survivants de l’hécatombe au Parti québécois. Elle entend continuer à faire son travail de députée sans rien changer malgré l’incertitude qui plane sur son parti, et ce n’est pas la possible implication Line Cloutier qui va y changer quelque chose.
Mathieu Morasse
La victoire de lundi de Lorraine Richard par 126 voix sur la caquiste Line Cloutier fut encore plus serrée qu’en 2014, alors qu’elle avait obtenu une majorité de 397 voix. Qu’à cela ne tienne, la députée en poste depuis 2003 est fière de sa 6e victoire consécutive.
«Je savoure cette victoire. Duplessis est resté le château fort qu’il était depuis 1976. Mille mercis aux gens qui continuent à me faire confiance», a-t-elle déclaré en entrevue au Nord-Côtier.
La Cayenne de 59 ans est toutefois déçue du résultat de son parti dans l’ensemble du Québec, elle qui croyait aux chances de la formation souverainiste de remporter l’élection. Elle demeure néanmoins optimiste malgré les vents contraires.
«Le Parti québécois n’est pas mort encore, même si on n’est pas nombreux», assure-t-elle. «C’est énorme ce qui s’est passé. On est quand même réalistes au Parti québécois. On s’est parlés quelques collègues, puis soyez assurés qu’on va être capable de rebondir», soutient-elle.
Elle rappelle que le PQ compte beaucoup de membres et que le financement allait très bien.
«On ne peut pas balayer tout ça du revers de la main. On aura des discussions à faire à l’intérieur de Parti québécois, mais là, il est trop tôt», tempère-t-elle.
Ne rien changer
Lorraine Richard entend maintenant continuer à représenter tous les électeurs nord-côtiers comme avant à l’Assemblée nationale.
Le fait que Line Cloutier ait déclaré vouloir continuer à porter la voix de la population de Duplessis auprès du futur gouvernement de la CAQ n’y change rien, même si le sujet semble l’agacer.
«J’ai un message pour Madame Cloutier. Elle peut rester et faire le travail qu’elle veut faire. La députée de Duplessis, c’est Lorraine Richard, et ça, Madame Cloutier et tous ceux qui sont dans son entourage ne peuvent rien changer à ça», tranche-t-elle.
«C’est moi la députée et il n’y a personne d’autre qui va prendre ma place. Je suis capable de prendre ma place et je l’ai toujours prise», ajoute-t-elle.
«Si la Coalition avenir Québec décide de mettre Madame Cloutier, ils auront beau. Moi quand je travaille, je ne changerai pas mes façons de travailler. J’ai des attachés politiques à mon bureau qui travaillent avec des cabinets. […] Je connais beaucoup de personnes à la Coalition avenir Québec et quand viendra le temps de faire valoir les dossiers de la Côte-Nord, soyez assurés que je vais les faire valoir. Donc moi, je n’ai pas besoin de Madame Cloutier», tranche-t-elle.
