Les grands oubliés des plans d’aide gouvernementaux

Par Laurence Dupin 8:00 AM - 16 octobre 2020
Temps de lecture :

Jacinthe Landry et Nadia Bélanger, copropriétaires et conseillères de Club voyage Côte-Nord.

En raison de la situation sanitaire, les voyages sont annulés. L’industrie touristique dans son ensemble souffre et les agences de voyages en font partie puisque l’incertitude sur l’avenir demeure.

Zones rouges, frontières fermées, incertitude sur le futur de la pandémie… autant de coups durs pour les agences de voyages. Club voyages Côte-Nord ne fait pas exception à la règle. Au lieu des six employées habituelles, elles ne sont plus que deux, Jacinthe Landry et Nadia Bélanger, copropriétaires et conseillères. Elles peuvent travailler grâce à la subvention salariale mise en place par le gouvernement et qui doit durer jusqu’en décembre.

Elles ont dû gérer à deux les dossiers d’annulation de l’ensemble des six employées. « Heureusement, nous avons eu accès à nos locaux même pendant la fermeture du centre et nous ne remercierons jamais assez les Galeries Montagnaises pour ça », confie Nadia Bélanger.

« Ici nous avons deux volets, la partie voyage et la partie commerciale, c’est-à-dire les voyages d’affaires. Ce dernier avait repris, il y avait un semblant de normalité, mais avec l’instauration des zones rouges, tout s’est beaucoup ralenti depuis une semaine, car les gens travaillent beaucoup en télétravail », précisent-elles.

Elles citent comme exemple le gouvernement de Québec dont des membres devaient se rendre en Basse-Côte-Nord. « Mais tout est annulé, car ils protègent les zones où il n’y a pas de cas. »

Un changement dans les assurances

Certaines personnes voyagent tout de même au-delà des frontières, mais elles n’ont aucune assurance que leur vol soit maintenu et elles sont peu nombreuses. « Des assurances ont été mises en place si vous attrapez la COVID à destination, mais si le vol est annulé en raison de la COVID, il n’y a pas d’assurance. Il y a tellement d’incertitudes que nous ne sommes pas très à l’aise de faire des ventes. »

L’industrie touristique dans son ensemble est impactée par cette crise, mais « nous sommes les grands oubliés des aides gouvernementales. Ils aident les restaurateurs, les bars… mais nous, pour l’instant, nous ne sommes pas concernés ».

Malgré tout, quelques dossiers de voyage sont en cours. « Ce sont des personnes qui ont eu des crédits de voyage suite à des annulations du printemps qui reprogramment pour le printemps prochain et souvent pour une durée plus longue puisqu’une partie est déjà payée grâce au crédit voyage », confie Jacinthe Landry. Il faut savoir que si les voyages du printemps 2021 sont à nouveau annulés (ce que personne n’espère), les personnes concernées auront à nouveau droit à un crédit voyage.

« Pour nous, la question est de savoir comment nous allons faire si on utilise tous les crédits voyage et qu’il y a une nouvelle annulation, car nous sommes payés à la commission. Et nous n’en touchons pas dans ce cadre. »

Ces crédits voyage n’ont pas plu forcément à tout le monde, certains auraient souhaité des remboursements. « Mais s’il avait fallu rembourser tout le monde, cela aurait été la fin de l’industrie du voyage, car les opérateurs auraient dû récupérer l’argent auprès des hôtels, des compagnies aériennes… etc. À la place les règles concernant les crédits voyage ont été assouplies, ils sont transférables, ils n’ont pas de date d’expiration, etc. »

Nadia Bélanger conclut : « je suis quand même optimiste, nous nous sommes relevés après 2001. Nous nous relèverons après la COVID-19, j’en suis certaine ».

Des frontières fermées, oui, mais…

Les frontières canadiennes sont toujours fermées aux étrangers, mais certaines exceptions existent. Toutes les arrivées de vols internationaux de passagers ont été réorientées vers l’un des quatre aéroports : Calgary, Vancouver, Toronto et Montréal.

Sont autorisés à rentrer sur le territoire canadien, les membres de la famille immédiate d’un citoyen canadien ou d’un résident permanent qui doivent rester pendant 15 jours ou plus et suivre la quarantaine de 14 jours en arrivant. Mais aussi, les membres de la famille élargie d’un citoyen canadien ou d’un résident permanent canadien qui séjournent 15 jours ou plus pour un motif essentiel et qui ont une autorisation écrite d’Immigration, Réfugiées et Citoyenneté Canada (IRCC).

Toutes les catégories doivent avoir prévu un plan de quarantaine. Lorsque vous arrivez au Canada, votre état de santé est évalué au point d’entrée. Si vous êtes un ressortissant étranger et que vous présentez des symptômes de la COVID-19, vous ne serez pas autorisé à entrer au Canada. Le plan doit préciser l’endroit où vous séjournerez; les moyens dont vous vous servirez pour : vous rendre à destination; faire l’épicerie; accéder aux services essentiels et aux soins médicaux.

Ce plan est obligatoire, même si vous n’avez aucun symptôme. Si vous n’avez aucun plan, vous ne devriez pas vous rendre au Canada, car on pourrait alors vous refuser l’entrée. Un agent des services frontaliers déterminera si vous pouvez entrer au Canada.

Partager cet article