Les Givrés de Sept-Îles se présentent comme fiers représentants nord-côtiers

Par Jean-Christophe Beaulieu 26 janvier 2019
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Les membres de l’équipe de canot à glace – Construction et expertise PG – Les Givrés de Sept-Îles, Joanie Côté, Mylène Bonin, Zaccaria Kacem, Pascal LeBlanc et Félix Gagnon.

Depuis maintenant trois ans, Mylène Bonin et son équipe de canotiers représentent la Côte-Nord sur le circuit des courses de canots à glace partout au Québec. L’hiver durant, on peut les voir s’entraîner sur leur terrain de jeu, la baie glacée de Sept-Îles.

Les courses de canots à glace sont uniques à la province du Québec et elles découlent d’une tradition vieille de quatre siècles. Elles s’inspirent des traversées du fleuve St-Laurent qui se faisaient au gré de ses glaces, à l’époque de la colonisation de la Nouvelle-France, dans les années 1600. Pendant longtemps, ce fut le seul moyen de traverser le fleuve entre Québec et Lévis, en attendant que le pont de glace se forme. Dans les années 1860, plus de deux cents canotiers y assuraient la traversée des personnes et des marchandises.

C’est dans le cadre du Carnaval de Québec, en 1894, que la première course sportive de canot est organisée. Le 1er février, quatre canots conduits par d’anciens canotiers de Lévis prennent part à la compétition. Depuis 1955, cette course est tenue chaque année à la mi-février. C’est d’ailleurs là que Mylène Bonin et son équipe de canot à glace Construction et expertise PG – Les Givrés de Sept-Îles iront terminer leur saison.

Exigeant et à risque

Originaire de Montréal et à Sept-Îles depuis trois ans et demie, Mylène Bonin représente la région avec son équipe dans les sept courses du Circuit Québécois de canot à glace.

«Étant donné la distance, on en fera trois ou quatre cette année. On va terminer ça au Carnaval, c’est la plus grosse et la plus médiatisée. Notre première est à Rimouski le 2 février. On était donc bien content d’apprendre que l’Apollo prenait la relève pour la traverse», mentionne-t-elle.

La jeune femme affirme que c’est sans aucun doute le sport le plus exigeant qu’elle ait jamais pratiqué. Tout le corps est sollicité pendant l’activité et cela fait travailler les capacités cardiorespiratoires, la force et l’endurance. C’est un sport considéré à risque et tous doivent suivre une formation pour le pratiquer. C’est aussi un sport très impressionnant à voir, convient-elle.

«Ce n’est pas rare, à Québec ou Montréal, que des touristes appellent la police parce qu’ils voient des gens sur l’eau en plein hiver, croyant qu’ils sont mal pris. Ça nous est d’ailleurs arrivé quelques fois de tomber à l’eau. Il s’agit d’être conscientisé aux risques et dangers et de savoir comment les gérer».

Terrain de jeu idéal

Le plus dur pour Mylène Bonin et son équipe est bien entendu la distance. 90% des équipes se trouvent à Québec, tout comme les services d’entretien du matériel de canot à glace.

«On doit donc faire notre équipement nous-mêmes de façon artisanale. On est des passionnés et il faut aimer ça, parce que ça demande beaucoup d’investissement», affirme Mylène Bonin, ajoutant cependant que les conditions de la baie de Sept-Îles permettent un entraînement de qualité. «On a eu de la glace un mois avant le reste des équipes, on a pu s’entraîner plus tôt. La baie est un terrain idéal pour nous, les conditions y sont excellentes».

À l’entraînement dans la baie de Sept-Îles.

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