Les employés fédéraux manifestent contre le système Phénix

Par Fanny Lévesque 2 mai 2017
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Le délégué syndical des agents correctionnels de Port-Cartier, Hugo Lemieux, la députée Marilène Gill et le président du conseil central de la CSN Côte-Nord, Guillaume Tremblay.

Les employés fédéraux de Sept-Îles et Port-Cartier sont sortis samedi, pour manifester contre le système de paie Phénix, qui connait de nombreuses ratées. Le jour de la paie est devenu synonyme de «boite à surprise» depuis l’implantation du controversé système au pays. Des travailleurs seraient sans salaire depuis des semaines, rapportent les syndicats.

Les employés de la fonction publique fédérale, dont ceux de l’établissement correctionnel de Port-Cartier, ont joint leurs voix à un mouvement de manifestation à travers le Québec, samedi. «Le système Phénix n’est pas payant pour personne. Ce n’est pas normal qu’en 2017, on ne soit pas capable d’obtenir une rémunération comme il se doit», a clamé Guillaume Tremblay du conseil central de la CSN Côte-Nord.

Appuyés par la députée bloquiste de Manicouagan, Marilène Gill et des 19 regroupements syndicaux canadiens de la fonction publique fédérale, les manifestants de Sept-Îles ont fait du bruit dans le stationnement de l’édifice Jos-Hébert, où sont desservis les services fédéraux. «Il est temps que Justin Trudeau fasse moins de selfies et règle le problème», a écorché Pascal Langlois de la FTQ, en soutien.

Des ratées angoissantes
«Chaque semaine, tu ne sais pas si ta paye va rentrer», déplore Hugo Lemieux, délégué syndical de Port-Cartier des agents correctionnels canadiens, affiliés à la CSN. Nombre de ses collègues peinent à toucher leur prime ou à recevoir leur cessation d’emploi, ce qui complique leur vie. M. Lemieux raconte qu’un père de famille n’a pu prendre son congé parental parce que ça situation financière ne lui permettait pas.

«Ça peut prendre entre trois à quatre mois pour recevoir ta cessation, il y a des gens qui ne peuvent pas attendre ça avant de toucher du chômage», illustre-t-il. Chaque semaine, c’est une boite à surprise, dit-il. L’employeur devrait jusqu’à 30 000 dollars à l’un de ses collègues en temps supplémentaire. Plusieurs travailleurs vivent des moments d’angoisse, notamment ceux en congé maladie, ajoute-t-il.

La députée de Manicouagan confirme par ailleurs que depuis des mois, des travailleurs fédéraux «affluent dans (leurs) bureaux pour obtenir de l’aide et enfin avoir ce qui leur est dû depuis trop longtemps : leur salaire». Mme Gill déplore que plusieurs n’aient pas eu de paies «depuis des mois et doivent survivre avec leur carte de crédit, s’endettant avec les intérêts. C’est inacceptable», martèle-t-elle.

Un groupe de travail
Ottawa a annoncé la semaine dernière, la création d’un groupe de travail pour faire la lumière sur les manquements de Phénix, dont le fournisseur est l’entreprise IBM. Une décision accueillie avec prudence par les syndicats à l’échelle du pays. Les syndicats réclament qu’Ottawa embauche plus de ressources pour répondre aux requêtes qui se multiplient, une meilleure formation de ces ressources et qu’elles puissent avoir «plein accès» au programme Phénix.

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