Les élus et chefs de la Côte-Nord pour l’enseignement de la «vraie histoire»

Par Fanny Lévesque 27 novembre 2015
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Les élus et chefs innus de la Côte-Nord mettront sur pied un programme d’enseignement de la «vraie histoire» des peuples autochtones destiné aux écoles de la région.

L’initiative s’inscrit dans une démarche sans précédent, amorcée en mars 2015, avec la signature d’un protocole de rapprochement entre les préfets des MRC de la Côte-Nord et les chefs des huit communautés innues et de la nation Naspaki à Kawawachikamach.

«C’est un avancement exceptionnel», a réagi jeudi la préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil, au sortir d’une séance de travail au Shaputuan. Les élus miseront sur l’enseignement des jeunes pour espérer développer une «société plus juste» et une «cohabitation harmonieuse», a poursuivi l’élue.

 «Il faut apprendre aux enfants la vraie histoire. On sait qu’il y a une histoire enseignée dans les écoles, mais on veut qu’il y ait une évolution, qu’on enseigne la même, notre histoire à nous sur la Côte-Nord» – Micheline Anctil

Parler d’une seule voix

Les chefs et préfets ont aussi convenu d’unir leurs forces dans les dossiers «d’intérêt commun», comme le prolongement de la route 138 en Basse-Côte-Nord. Les élus nord-côtiers donnent également leur appui aux Innus pour la tenue d’une commission d’enquête publique sur les femmes autochtones disparues ou assassinées au pays.

«On veut parler d’une seule voix et avoir une voix politique forte (…) On s’est tendu la main mutuellement, on constatait que nous avions des enjeux communs et que c’était à notre avantage de travailler ensemble» – Micheline Anctil

Le chef de la communauté de Pessamit, près de Baie-Comeau, abonde dans le même sens, mais y voit aussi un lien avec la médiatisation récente de plusieurs enjeux autochtones.

«Il y a une prise de conscience qui a été faite, notamment avec le dossier des femmes autochtones et tous les événements de Val-d’Or, la discrimination aussi. Ç’a créé un malaise, je pense, au niveau des municipalités. Tous ces aspects-là ont été discutés pour assainir les marques de non-respect entre les deux groupes», a ajouté René Simon.

L’instance «qui portera les priorités communes» sera définie au cours des prochaines semaines.


La préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Micheline Anctil et le chef de la communauté innue de Pessamit, René Simon.

(Photo : Le Nord-Côtier)

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