Les camionneurs artisans manifestent devant le bureau de la députée

Par Éditions Nordiques 9 mai 2016
Temps de lecture :

Les camionneurs artisans ont défilé sur le boulevard Laure, lundi.

Une trentaine de camionneurs artisans de la région ont interpellé lundi la députée du Duplessis, Lorraine Richard, afin que le Règlement sur le courtage en services de camionnage en vrac soit renouvelé le 31 mars 2017 et pour que cesse le courtage illégal sur les chantiers publics du ministère des Transports.

Le permis de courtage fait en sorte qu’un entrepreneur doit faire affaire avec un courtier en service de camionnage pour les travaux routiers du ministère des Transports, explique Martin Vigneault, directeur de l’Association des camionneurs artisans de Sept-Îles et Port-Cartier qui représente 48 travailleurs. Ce dernier «dispatch» les contrats entre les camionneurs selon le taux établi par le ministère des Transports.

Au Québec, environ 5 000 camionneurs artisans et petites entreprises œuvrent dans le camionnage en vrac. Le camionnage en vrac dans les marchés publics est encadré depuis 1973. Ces membres sont inscrits au Registre sur le camionnage en vrac de la Commission des transports du Québec. Or, «cette façon de faire est remise en question par le ministère des Transports», affirme dans une lettre remise à la députée l’Association nationale des camionneurs artisans. Des manifestations ont eu lieu partout au Québec, lundi.

Selon Martin Vigneault, cette façon de faire permet d’éviter le courtage illégal et le règlement doit donc être renouvelé. «Nous, on est vraiment encadré. On est transparent. On s’assure que la TPS et la TVQ soient vraiment remises à l’État», explique-t-il. Les courtiers illégaux diminuent leur coût de transport «en bypassant» certaines règles, continue M. Vigneault.

Règlementation

Si le règlement n’est pas renouvellé le 31 mars 2017, «n’importe qui va pouvoir aller travailler n’importe où. Il y a en a qui vont perdre leur job et ça va faire grossir les gros entrepreneurs», mentionne Martin Vigneault. «On veut que ça reste des camionneurs artisans, c’est-à-dire qui ont le décret de la construction. Eux, même s’ils travaillent le samedi ou le dimanche, les coûts, pour le gouvernement, restent le même. Il n’y a pas de temps double, c’est toujours le même taux», explique-t-il. Cela permettrait aussi de garder l’emploi local dans les régions.

Selon l’Association nationale des camionneurs indépendant, une clause du ministère des Transports, entrée en vigueur en 2012, «permet aux entrepreneurs de se donner des contrats de transport de matières en vrac entre eux», ce qui facilite «la collusion et même la corruption, car ces opérations ne sont surveillées par aucun organisme public».

Lorraine Richard était à Québec, lundi, lorsque les camionneurs ont visité son bureau à Sept-Îles. Le personnel de la députée a informé les manifestants qu’ils avaient besoin de plus d’information avant de donner un appui officiel.

Partager cet article