Levée des tarifs douaniers sur l’aluminium canadien par le gouvernement américain

Par Vincent Rioux-Berrouard 2:59 PM - 15 septembre 2020
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L’Aluminerie Alouette est la plus grande aluminerie en Amérique.

Le bureau du représentant américain au Commerce a fait savoir par voie de communiqué que le gouvernement américain a renoncé à l’imposition des tarifs douaniers sur l’aluminium canadien.

Les Américains justifient leur décision par le fait que les exportations d’aluminium ont diminué au cours des derniers mois. Le bureau du représentant au Commerce fait aussi savoir que pour que la levée des tarifs reste en place, les exportations ne devront pas dépasser une certaine quantité d’ici la fin de l’année.

Depuis le 16 août, l’aluminium canadien se voyait imposer des tarifs douaniers de 10%. La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, devait annoncer aujourd’hui des mesures de représailles contre des biens américains.

Réactions

Le Syndicat des Métallos se réjouit de cette annonce. Dominic Lemieux, directeur québécois des Métallos, affirme : « Le bon sens finit enfin par être entendu : les tarifs nuisaient à nos deux économies. Cette volte-face est une très bonne nouvelle. Je tiens d’ailleurs à saluer l’action du gouvernement du Canada dans le dossier. Nous espérons qu’Ottawa continuera de tenir la barre droite, de refuser toute forme de quotas et qu’il se préparera à déployer des contre-mesures si jamais Washington changeait à nouveau son fusil d’épaule. »

M. Lemieux invite les gouvernements à investir dans la modernisation des usines, d’accroître la première transformation et développer de l’aluminium encore plus vert.

Même son de cloche pour la députée de Manicouagan, Marilène Gill, qui demande au gouvernement fédéral de soutenir «l’industrie de l’aluminium pour la rendre plus compétitive, non seulement en raison de la concurrence, mais aussi de la crise économique qui sévit.»

L’Association de l’aluminium du Canada (AAC) qui représente notamment l’aluminerie Alouette à Sept-Îles, se réjouit de la fin des tarifs. Selon le président de l’AAC, Jean Simard : « L’industrie canadienne de l’aluminium est heureuse de retrouver son entrée sans droits de douane sur le marché américain, alors qu’elle s’efforce de répondre aux exigences de sa chaîne de valeur intégrée dans une reprise post-COVID. »

Le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, espère de son côté que les États-Unis cessent d’utiliser cette tactique commerciale. « Il est souhaitable que cette fois-ci soit la bonne et que les États-Unis réalisent qu’ils sont les premiers à faire les frais de ce type de politique, qui ne fait que des perdants.»

Il ajoute qu’il faut renforcer la stratégie de l’aluminium au Québec parce que les alumineries doivent évoluer dans un marché qui est inondé par la Chine.

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