Les activités sur les monts Groulx seront mieux encadrées

Par Sylvain Turcotte 9:34 AM - 3 novembre 2020
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Les activités sur les monts Groulx seront mieux encadrées avec le plan directeur que concocte présentement la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka. Photo Tourisme Côte-Nord/Manicouagan

Les monts Groulx, on le sait, sont une destination touristique de plus en plus prisée, mais y accéder sans préparation peut s’avérer hasardeux, voire même dangereux. Voilà pourquoi la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (RMBMU) vient de déposer un projet de plan directeur pour encadrer, mettre en valeur et protéger ce riche territoire.

« Il y a une volonté de structurer l’arrière-pays des monts Groulx de la part de nombreux intervenants et depuis plusieurs années. Il y a plusieurs questions qui font débat, et pas seulement la question des motoneiges », souligne le directeur général de la RMBMU, Jean-Philippe Messier, pour expliquer la nécessité de ce plan.

Cette première ébauche sera étudié d’ici la fin novembre par les membres du comité de gestion de la réserve de biodiversité et certains de ses partenaires. Une fois cette base de discussions réalisée, certains éléments de ce plan seront soumis pour consultation au public, sous une forme qui reste à déterminer mais qui risque fort d’être virtuelle, pandémie oblige. « On veut développer une vision commune de développement », ajoute le dg.

Une fois complété, ce plan permettra à la RMBMU de poursuivre le développement durable des activités dans le respect des valeurs associées au territoire comme réserve de biosphère. M. Messier évoque notamment la conservation des espaces naturels, la sécurité des usagers et la mise en valeur de la culture innue.

Conservation des espaces naturels ne veut cependant pas dire bannissement de toute forme d’infrastructures, a prévenu Jean-Philippe Messier. Dans un certain sens, la réserve de la biosphère est victime de sa popularité.

« C’est assez clair pour tous qu’on veut garder le territoire des monts Groulx intact, mais il y a beaucoup plus de gens qui y viennent. On doit donc réagir en faisant certains aménagements, car les sentiers sont inadéquats pour la quantité actuelle de randonneurs ». a-t-il fait valoir.

Plus de randonneurs

Et des randonneurs, il y en a, assure M. Messier. « On observe une popularité grandissante du secteur, popularité exacerbée par la COVID. Chez Tourisme Côte-Nord, pour la première fois, le nombre de demandes en lien avec la randonnée pédestre a surpassé les demandes concernant les croisières aux baleines. »

Et qui dit multiplication des randonneurs sur un territoire somme toute assez isolé dit multiplication des activités de sauvetage, une réalité dont doit tenir compte les responsables de la RMBMU.

« Quelqu’un qui fait 15 heures de route et qui arrive au pied de la montagne, il risque de s’aventurer même s’il n’a pas nécessairement tout l’équipement », de lancer le directeur général.

Ce plus grand nombre d’interventions que par les années passées devrait aussi être de mise cet hiver, croit M. Messier. Les ventes de motoneige, qui explosent en cette ère de COVID, en témoignent. « On s’attend à la même chose cet hiver en ce qui concerne les opérations de sauvetage, car rien ne laisse croire que ça va décroître », conclut-il.

Outre la RMBMU, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Tourisme Côte-Nord, le Conseil des Innus de Pessamit, l’Association des motoneigistes du Nord, la Société des amis des monts Groulx, Environnement Côte-Nord, les MRC de Manicouagan et de Caniapiscau ainsi que le cégep de Baie-Comeau sont membres du comité de gestion de la réserve de biodiversité Uapishka.

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