Les acteurs économiques restent optimistes pour Mine Arnaud

Par Fanny Lévesque 24 février 2014
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Le milieu économique de Sept-Îles reste inébranlable devant les conclusions peu favorables du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui a conclu que le projet d’exploitation d’une mine d’apatite à ciel ouvert dans le canton Arnaud «est inacceptable dans sa forme actuelle.» Pour la communauté d’affaires, il ne s’agit pas de la fin du projet minier, mais plutôt d’un pas de plus vers son amélioration.

Le noyau économique de Sept-Îles mise depuis longtemps sur le projet Arnaud pour diversifier l’économie régionale, qui dépend grandement de la santé du fer. Pour eux, même si le rapport du BAPE peut sembler à première vue négatif, il faut s’en servir pour améliorer le projet de 750 millions $. «J’ai entendu des commentaires disant que c’était la fin de Mine Arnaud, au contraire, c’est une étape de plus qui est franchie pour le projet», a fait valoir le président de Développement économique Sept-Îles, Luc Dion.

À son avis, il ne faut pas regarder que l’introduction et la conclusion du rapport, mais aller plus en profondeur dans l’analyse du document de 220 pages. «Les grandes questions qui étaient traitées à Sept-Îles depuis deux ans, les réponses sont données. Est-ce qu’il y a du danger sur la qualité de l’air, de l’eau potable et est-ce qu’il a des problèmes avec le bruit? À tout cela, le BAPE répond feu vert», ajoute-t-il.

Le son de cloche est semblable du côté de la Chambre de commerce de Sept-Îles, qui a rassuré ses membres le jour même de la publication du rapport, dans le cadre d’un diner-conférence. «Nous sommes favorables au projet de Mine Arnaud, mais pas à n’importe quelles conditions. Et plusieurs des conditions qui nous ont inquiétées nous apparaissent aujourd’hui grandement clarifiées», a fait valoir le vice-président Marc Brouillette. «Remettons les compteurs à la bonne place, on est loin de l’abandon du projet.»

Devoirs à compléter
La Chambre de commerce de Sept-Îles a aussi concédé que le promoteur a des devoirs à compléter. «Nous allons de l’avant et nous demanderons au promoteur son positionnement concernant les conclusions du BAPE. Nous souhaitons que le projet se concrétise dans les meilleures conditions possibles», affirmé M. Brouillette, cette fois dans un communiqué, émis le lendemain.

Pour le milieu des affaires, il apparaît tout aussi clair que le projet de Mine Arnaud est celui le plus concret pouvant se réaliser à court terme et ainsi, tourner le «vent de négativisme» qui souffle sur la région depuis les derniers mois. «Dans le contexte économique actuel, la Chambre maintient que le démarrage du projet de Mine Arnaud est crucial», peut-on lire.

Rentabilité économique
Le BAPE remet également en question la rentabilité économique du projet, dans le contexte économique mondial où la production de roche phosphatée (apatite) est «quasi-stagnante.» La commission, qui craint ainsi un engorgement de l’offre, rappelle néanmoins que la décision d’investissement n’appartient qu’à Mine Arnaud, propriété d’Investissement Québec (61,7%) et Yara International (38,3%).

C’est aussi ce que rappellent les gens d’affaires; la décision d’investir sera prise par Mine Arnaud. «Moi ça ne m’inquiète pas, parce qu’un promoteur, s’il a un intérêt financier à investir, il va le faire», a indiqué Luc Dion en soulignant de plus, que le BAPE a aussi reconnu la qualité exceptionnelle du gisement.

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