Le travail se poursuit dans le dossier du parc national au Lac Walker

Par Vincent Rioux-Berrouard 10:56 AM - 14 août 2020
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Depuis maintenant une quinzaine d’année, le projet de faire du Lac Walker, un parc national fait partie du paysage. Par contre, le projet a connu quelques écueils au cours des derniers mois.

C’est que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a décidé de mettre un frein au projet à la mi-juin. Le ministère a indiqué qu’en raison de la crise actuelle, le gouvernement du Québec a décidé « de prioriser les projets de relance à court terme et d’accélérer les projets permettant une dynamisation rapide de l’économie ».

Le ministère ajoute qu’étant donné le fait que le projet du parc national du Lac Walker, est un projet à long terme, celui-ci a dû être reporté à un moment ultérieur le temps que la relance économique ait eu lieu.

Normalement une étude aurait du avoir lieu au printemps 2020 pour mesurer les retombées économiques et touristiques potentielles.
Par courriel, le MFFP nous indique être bien au courant des volontés des acteurs régionaux à procéder au développement d’une meilleure offre touristique et qu’il fera tout pour collaborer à cette objectif.

Malgré le fait que le maire de Port-Cartier, Alain Thibault ait été déçu de la décision du ministère, il entend poursuivre ses efforts pour la réalisation du projet. Il a notamment discuté du dossier avec le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable de la région de la Côte-Nord, Jonatan Julien.

Selon le maire, l’un des problèmes est le coût du projet. Au cours des prochains mois, il espère qu’il sera possible de présenter un projet moins onéreux. Cela pourrait faciliter l’acceptation du projet de parc national, surtout à un moment ou le gouvernement doit limiter les dépenses en raison de la situation budgétaires post COVID-19 selon le maire Thibault.

Un lieu remarquable

Véronique Bussières, responsable à la conservation bioculturelle pour la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), section Québec, travaille à faire devenir réalité le projet de parc national pour le Lac Walker.

Pour elle, il y a deux raisons qui justifient ce projet. Tout d’abord, le Lac Walker a des caractéristiques particulières en étant le lac le plus profond au Québec allant jusqu’à 280 mètres. De plus, il y a des paysages exceptionnelles aux alentours du lac. Ensuite, il s’agit d’un lieu qui a un fort potentiel de développement récréotouristique.

Le fait qu’il n’y est pas encore de parc national sur la Côte-Nord est un argument de plus en faveur de ce projet selon Mme Bussières. « Il y a plein d’attraits touristiques sur la Côte-Nord. Ensuite, beaucoup de gens viennent sur la Côte-Nord pour le plein air. Donc, un parc national viendrait compléter l’offre touristique », affirme-t-elle. Elle ajoute que « Port-Cartier deviendrait un arrêt incontournable à faire sur la Côte-Nord si le Lac Walker était un parc national.»

Au niveau des retombées économiques, un parc national à Port-Cartier serait très intéressant. Selon des études de la SÉPAQ, pour chaque dollars dépensé par un visiteur dans un parc national, les visiteurs en dépensent 15$ en périphérie du parc. Il faut aussi ajouter, les nouveaux emplois créés par le parc.

En plus des avantages économiques, un parc national comporte aussi des bienfaits pour la protection de l’environnement. Le potentiel parc national viendrait s’ajouter au territoire de la réserve faunique Port-Cartier-Sept-Îles. Le territoire à l’étude pour le projet de parc national avait une superficie de 1 479 km2.

Un parc national viendrait aussi favoriser la protection du caribou forestier selon Véronique Bussières. Elle ajoute que certaines forêts valent la peine d’être protégées parce qu’elles présentent certaines caractéristiques uniques.

La SNAP continuera au cours des prochains mois à développer un argumentaire pour convaincre les décideurs politiques de faire avancer le projet. Il compte aussi utiliser les réseaux sociaux pour mieux faire connaître le Lac Walker et pourquoi il devrait devenir un parc national.

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