Le régime forestier n’inquiète pas à Port-Cartier

Par Éditions Nordiques 25 avril 2013
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Depuis le 1er avril, c’est maintenant le ministère des Ressources naturelles du Québec qui assure la planification et la gestion des forêts publiques. Les entreprises forestières doivent maintenant mettre aux enchères 25% de leur volume de production. La Corporation de développement économique de Port-Cartier n’est pas inquiète pour l’instant.

Le Commissaire industriel de la corporation, Bernard Gauthier trouve que c’est une bonne idée de dynamiser l’ancien système des contrats d’approvisionnements forestiers (CAF). Ce dernier permettait aux entreprises de négocier de gré à gré, ce qui engendrait beaucoup de tractations politiques. «Ce n’était pas le modèle le plus viable», croit M. Gauthier.

La Cote-Nord voit tout de même d’un mauvais œil la surenchère sur les volumes. Les coûts de production dans la région sont plus élevés qu’ailleurs au Québec, parce que les chemins forestiers doivent être bâtis au fur et à mesure. «Dans les régions où ils coupent du bois depuis plus d’une centaine d’années, ce sont les mêmes chemins qui sont utilisés», explique M. Gauthier.

Port-Cartier qui a perdu 400 à 500 emplois dans l’industrie forestière au cours des dernières années croit que sa rationalisation est terminée. «On pense que ça ne sera pas de grands changements, mais il peut y avoir toutes sortes de surprises», renchérit M. Gauthier.

Les industriels ne sont pas tout à fait à l’aise avec le nouveau modèle. M. Gauthier croit que les volumes ne seront pas touchés sur la Côte-Nord. «Afin d’assurer des emplois dans le domaine, il faut tout de même que le nouveau régime garantisse la transformation du bois dans la région», explique-t-il.

Certains aspects du nouveau régime forestier, qui entrait en vigueur le 1er avril, inquiètent la CRÉ de la Côte-Nord. Le directeur aux ressources naturelles et territoires, Charles Warren craint pour une éventuelle hausse du coût de la fibre. Il est aussi inquiet des impacts sur les coûts d’approvisionnement. Il se demande également si le bois mis en vente sera livré à temps aux entreprises.

Malgré le fait que la crise du papier journal et du bois d’œuvre ne soit pas encore terminée, l’usine Arbec de Port-Cartier est à la recherche de main-d’œuvre, selon M. Warren. «On sait qu’ils comptent opérer de façon normale, sur deux factions. Ce qu’il y a aussi de particulier, c’est qu’Arbec ne peut produire comme dans les belles années parce que la rétribution n’est plus là pour ça.»

La mise en place de tables de gestions intégrées devrait susciter certaines opportunités au niveau industriel, précise M. Warren.

Texte: Dominique Séguin

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