Le Musée régional dans une nouvelle ère

Par Éric Martin 3:29 PM - 3 mars 2020
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Après un peu plus d’un an Johanne Bergeron quitte son poste à la direction du musée.

Directrice générale au Musée régional de la Côte-Nord depuis juillet 2019, Johanne Bergeron souhaite réussir à apporter sa propre couleur à cet établissement muséal. Dans sa vision, elle accorde une très grande importance au fait d’établir ou de maintenir des partenariats avec le milieu. Elle en fait là l’une de ses plus grandes préoccupations.

Avant même son entrée en poste, Johanne Bergeron avait ciblé le Musée régional de la Côte-Nord comme un endroit où elle voulait travailler. « Je le considère à dimension humaine. Ça laisse plus de place à la créativité. On peut faire avancer plus facilement notre vision contrairement à des musées dans les grands centres. C’est une structure plus malléable », indique-t-elle.

Une image à changer

Forte d’une maîtrise en muséologie, la nouvelle directrice est arrivée dans la région avec une surprenante détermination et surtout de fortes convictions sur la pertinence de cet établissement muséal dans son milieu. « Un musée n’est plus la vieille affaire empoussiérée, le cabinet de curiosité. On a aujourd’hui du patrimoine matériel et immatériel qu’on collectionne. Une chose est certaine, on a besoin d’un musée pour représenter notre histoire. C’est une chance inouïe d’en avoir un », déclare-t-elle.

Mme Bergeron investit beaucoup d’efforts pour attirer la clientèle perdue suite à des travaux de rénovation majeurs en 2017.

« On recevait auparavant 10 000 personnes par année. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Je veux reconquérir cette clientèle. Pour ce faire, je vais le faire un par un. Le fait que je ne vienne pas de la région me désavantage quelque peu. Cependant, j’arrive avec un regard neuf et j’ai un désir d’entrer en contact avec les autres », dit-elle.

Des orientations

De concert avec son équipe expérimentée, Johanne Bergeron entend travailler fort pour diversifier la clientèle de ce lieu culturel et patrimonial.

« J’ai une petite équipe. On ne peut pas aller aussi vite qu’ailleurs, mais on avance tous ensemble, soutient-elle. Je veux que les gens aient envie de venir au Musée que ce soit pour quelques minutes ou quelques heures. Notre agora se doit aussi d’être un lieu plus animé. »

Elle adhère parfaitement à ce renouveau des musées. « Un musée revêt aujourd’hui un certain caractère événementiel. On est dans un tout nouveau paradigme. De plus, la muséologie évolue à grands pas de géant. Les réseaux sociaux et le numérique gagnent en importance. Il faut que les événements aient un rôle d’éducation et qu’ils puissent permettre aux gens d’échanger entre eux», avance-t-elle.


Cinq moments marquants

– À l’automne 1976, le Musée ouvre ses portes sur le site d’un ancien poste de traite des fourrures, le Vieux-Poste. Son directeur-fondateur est l’artiste André Michel.

– Le 26 septembre 1986, soit dix ans après l’ouverture du Musée de Sept-Îles, un nouveau bâtiment est inauguré au centre-ville pour mieux répondre aux normes muséales et au nombre croissant de visiteurs.

– En 1991, le Musée de Sept-Îles devient Musée régional de la Côte-Nord. L’établissement a non seulement élargi sa vocation, mais également son territoire qui s’étend de Tadoussac à Blanc-Sablon.

– Le 22 juin 2011, le Musée régional de la Côte-Nord inaugure 25 objets pour 25 ans, une exposition participative mettant à contribution 25 personnalités qui ont été intimement liées au développement du Musée, depuis 1986.

– Finalement, c’est en novembre 2017 que se sont amorcées des rénovations majeures rendues possibles grâce à l’appui financier du MCCQ, de la Ville de Sept-Îles, du ministère du Patrimoine canadien et du MAMH.

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