Le défi de se renouveler de Robert Charlebois

Par Éditions Nordiques 28 octobre 2011
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La tournée Avec tambour ni trompette, qui sera de passage à Sept-Îles le 1er novembre, est une façon pour Robert Charlebois de revisiter ses chansons, de retrouver un plaisir qui peut se perdre à force de chanter les mêmes ritournelles durant des décennies. Et qui dit plaisir augmenté pour l’artiste dit plaisir augmenté pour le public.

Ne vous inquiétez pas, l’interprète de Dolorès ne renie pas ses grands succès – qui se chiffrent à près de 60. «Si on fait un show, c’est pour faire plaisir au monde. Il y a beaucoup de chansons qui m’excitent moins, mais il faut les faire. Les gens viennent voir 45 ans de carrière, pas le dernier album», raconte avec lucidité et sans aucune amertume Robert Charlebois. Il s’arrange plutôt pour avoir quand même du plaisir lui aussi.

C’est dans ce but que le spectacle Avec tambour ni trompette a été monté il y a deux ans. Avec trois musiciens, le premier Garou national revisitait ses succès avec de nouveaux instruments. Les chansons peuvent tantôt être minimaliste, tantôt être bien rock. «C’est un spectacle toujours modulable. Mais après deux ans, c’est sûr qu’on a pris un certain rodage. Il y a moins de surprises. Ce sont ses derniers spectacles. Je vais revenir ensuite avec une nouvelle formule.»

Pas question pour Robert Charlebois d’arrêter. «Je regarde les gens qui arrêtent. Ou ils ne font plus rien, ou ils sont encore plus occupés qu’avant. On fait un métier extrêmement privilégié. Quand on aime autant ce qu’on fait, on n’arrête pas. Mais j’y vais plus à mon rythme.»

Industrie en déclin
L’auteur-compositeur-interprète n’est toutefois pas très optimiste face à l’industrie musicale d’aujourd’hui. «Il y a maintenant de la création partout, pas juste en musique, dans toutes les formes d’art, ce qui est super, mais il faut trier davantage. C’est peut-être aussi que je deviens plus sélectif avec le temps. Après avoir écrit 300 chansons, on commence à connaitre la formule et on la reconnait rapidement chez les autres», tente-t-il de nuancer.

La célèbre chevelure frisée ne se formalise pas du peu de vente de son dernier album, Tout est bien. «Vu qu’aujourd’hui rien ne vend et qu’on a presque un disque d’or avec 15 000 ventes, je suis content oui.» Robert Charlebois se dit de toute manière fier du parcours artistique de son dernier bébé. «Il est intemporel et il représente où je suis rendu maintenant.»

Après toutes ces années, il semble n’y avoir qu’un rêve que le fondateur d’Unibroue n’aura pas concrétisé: la réalisation d’un film. «Mais je ne pense pas le faire un jour. On me le propose parfois, mais le rêve devient vite un cauchemar. C’est un long et dur processus. Il y a une différence entre parler de cinéma et le faire. Je vais me contenter de continuer à faire de bons disques.»

Robert Charlebois termine sa tournée Avec tambour ni trompette. Une chance unique pour Sept-Îles de la vivre, le 1er novembre prochain, à la Salle Jean-Marc-Dion.

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