La Table bioalimentaire de la Côte-Nord s’attaque à l’enjeu du transport

Par Julien-Pierre Desmeules-Paré 3:09 PM - 18 janvier 2021
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Le transport en région est l’un des enjeux auxquels doit faire face les membres de la Table bioalimentaire de la Côte-Nord, qui ont discuté de cette question la semaine dernière.

La Table bioalimentaire de la Côte-Nord offrait, pour la deuxième fois, une vidéoconférence sous la forme d’une causerie autour des enjeux bioalimentaires. L’événement a permis à divers acteurs du milieu tels les producteurs, les restaurateurs et les artisans de se réunir en table ronde virtuelle afin de déterminer les enjeux préoccupants de l’industrie et d’orienter le développement bioalimentaire régional.

La causerie, qui avait lieu le mercredi 13 janvier, était présidée par Marc Normand, directeur général de la Table bioalimentaire Côte-Nord, qui a commencé d’entrée de jeu en résumant la situation. « Ça fait un bon bout de temps que les entreprises du secteur nous disent qu’il y a plusieurs enjeux au niveau du transport, qui sont complexes et donc il n’y a pas de solution unique », dit-il.

En effet, la vie n’est pas toujours facile pour les producteurs de la région. Les options de transports étaient déjà limitées sur le territoire nord-côtier et elles le sont encore plus depuis le début de la pandémie.

« On avait des options avant la COVID-19 qu’on n’a plus aujourd’hui. », souligne Russel Tremblay, membre de l’administration de la Table bioalimentaire Côte-Nord et propriétaire de l’entreprise Les Saveurs Boréales.

L’enjeu principal demeure le volume de transport qui peut énormément varier d’une entreprise à l’autre et d’une livraison à l’autre. « Moi j’ai plusieurs petits colis et je ne livre pas tous les jours », explique M. Tremblay en précisant que l’offre de transport manque de ressources.

Les réalités sont multiples dans la région, certains producteurs doivent parcourir de longues distances avec des produits périssables, ce qui oblige l’utilisation d’un transport réfrigéré alors que d’autres doivent s’assurer qu’aucune contamination entre les produits n’ait lieu lors du transport.

Également, un volume de marchandises relativement peu élevé rend plus complexe la collaboration avec les grands transporteurs.

Les compagnies de transport

Kyna Gauthier Boulianne, copropriétaire de l’entreprise de transport Colis Expert Côte-Nord, une compagnie basée à Baie-Comeau et à Sept-Îles, était présente afin de prendre part à la discussion et, par la même occasion, offrir sa collaboration et ses conseils.

« Le territoire est souvent délaissé par les grands transporteurs. Nous on bénéficie d’un territoire de livraison assez large entre Les Escoumins et Sept-Îles et on devrait continuer d’allonger. Et puis on aime bien participer avec la table bioalimentaire parce que ça rejoint nos valeurs et ce qu’on cherche à faire comme différence sur la Côte-Nord », précise Mme Gauthier Boulianne.

Selon elle, le nombre de colis individuels livrés à la maison a grandement augmenté depuis 2010 et cette tendance ne semble pas diminuer avec les années. Elle prévoit également que l’électrification des transports sera le prochain changement important dans l’industrie.

Les solutions

L’idée d’un « Uber » régional a été mentionnée à plusieurs reprises lors de la rencontre. Le principe serait de mettre en place une plateforme dans laquelle les producteurs pourraient faire part de leurs besoins à différents transporteurs.

Un peu à l’image du covoiturage, les entrepreneurs pourraient partager un véhicule de transport pour y entreposer leurs marchandises. Il deviendrait possible alors de faire un itinéraire pour la livraison et ainsi sauver des frais de transport.

Fait à noter, une plateforme du nom temporaire de Colis-Nord est déjà en préparation et devra s’assurer des modalités légales avant de passer à une prochaine étape.

Martin Demassieux, représentant des microbrasseries et copropriétaire de la microbrasserie La Compagnie de Sept-Îles, espère la collaboration des acteurs du milieu. « Si des producteurs de la Côte-Nord ont des besoins en transport, qu’ils se manifestent à la Table bioalimentaire. De là, nous on va prendre en note les problématiques et on va se réunir pour trouver des solutions qui peuvent répondre en partie ou totalement à leurs besoins », insiste-t-il.

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