La Société Alzheimer de la Côte-Nord doit interrompre ses services

Par Éditions Nordiques 12 Décembre 2011
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Depuis le 26 novembre dernier, la Société Alzheimer de la Côte-Nord (SACN) a cessé la presque totalité de ses services, remerciant la majorité de ses employés. À moins d’une surprise, il faudra attendre avril 2012 pour la remise en marche de l’organisme qui vient en aide aux personnes souffrant d’Alzheimer et à leurs proches.

La situation semble sortir de nulle part, mais la directrice générale de la Société Alzheimer de la Côte-Nord, Maude Dupuis, explique que ce mur a été a vu de loin. «On l’a toujours su. Lorsque j’ai été engagé en novembre 2009, on le savait déjà qu’on en arriverait là», détaille-t-elle. «On a réagi en coulisse plutôt qu’en public. Mais je ne l’ai toujours dit que chaque année, réussir à donner les services était un défi.»

Cul-de-sac financier
Depuis son embauche, la directrice a cogné à plusieurs portes, entreprises et gouvernement, sans réponse. En octobre, la SACN avait lancé un appel de dernier recours au ministre de la Santé, Yves Bolduc, de 125 000$. C’est finalement 19 500$ qui leur a été remis. «Nous aurions pu couper dans les services avant, mais on se disait qu’on avait du temps pour aller chercher des sous, et ça n’aurait pas eu de sens, le besoin est là. Et je tiens à dire merci à la population. Si on s’est rendu jusqu’au 26 novembre, c’est grâce à eux.»

Pour démontrer le cul-de-sac financier, la directrice a présenté un sommaire du budget de son organisme. En moyenne, grâce à des subventions et les dons populaires, la Société a environ 123 000$ par année, dont une cinquantaine provient des dons. Avec les frais fixes, comme les salaires de la direction et de la secrétaire, le coût du loyer et les frais de bureau, la facture grimpe déjà à 121 000$. «Et on n’a pas encore donné de service, fait d’intervention ou donné des formations…»

«Certains organismes nous ont dit qu’eux arrivaient à rouler avec moins de sous. Oui, c’est vrai. Mais d’autres ont aussi un plus gros budget que nous, relativise Maude Dupuis. Et contrairement à d’autres, nous avons une double mission. Nous venons en aide autant à ceux qui souffrent de la maladie que des aidants naturels.»

Faire des choix
La directrice générale devra maintenant s’asseoir avec l’Agence de santé et des services sociaux de la Côte-Nord pour discuter de l’avenir de la Société Alzheimer de la Côte-Nord. Est-ce qu’il y aura une diminution des services, une centralisation à Sept-Îles? «Toutes les options sont sur la table. Tout est possible, tout est à revoir. On doit décider du plan d’action pour le 31 janvier.»

La seule certitude est qu’il n’y a pas d’entrée d’argent prévue avant avril 2012. Présentement, les bureaux de Sept-Îles sont ouverts que les mercredis matin, grâce à des bénévoles, qui n’offrent aucune intervention, mais donnent de l’information. Il y a aussi du service les vendredis, à Havre-Saint-Pierre. À la demande de l’Agence de santé et du conseil d’administration, seuls les postes de la direction générale et de l’employée de la Minganie ont été gardés… jusqu’au 31 janvier. Après? «Je ne sais pas moi-même», soutient Maude Dupuis.

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