La ressource d’hébergement l’Élan de Port-Cartier ferme

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L’inauguration des locaux de la ressource d’hébergement temporaire l’Élan en 2015.

Étant donné le contexte défavorable du recyclage, Le Phare ne peut plus se permettre de supporter la ressource d’hébergement l’Élan. Ne pouvant obtenir de subvention du CISSS Côte-Nord, l’Élan devra être dissous.

La ressource d’hébergement l’Élan à Port-Cartier avait été inauguré en septembre 2015. L’organisme accueillait toute personne ayant besoin d’un toit pour une courte période, que ce soit pour cause de violence conjugale, d’éviction, de feu, ou encore d’itinérance chronique. Un investissement de 300 000 $ avait initialement été fourni en 2015 par plusieurs partenaires, dont Le Phare, qui avait été désigné pour chapeauter l’organisme.

Ce dernier assumait ainsi le salaire de six gardiens et d’une coordinatrice. Mais avec la situation difficile sur le marché du recyclage, Le Phare n’arrive plus à assumer les dépenses nécessaires au bon fonctionnement de la ressource d’hébergement.

Dédoublement de service

«À partir du mois de mai, on a commencé à faire des demandes pour que l’Élan puisse avoir son propre budget en tant qu’organisme communautaire. On gardait espoir qu’il puisse recevoir une subvention lui permettant de fonctionner, de la part du CISSS Côte-Nord», explique la trésorière de l’Élan, Asmaa Essalhi, qui est aussi en charge de la comptabilité pour Le Phare.

Le CISSS soutient effectivement plusieurs organismes communautaires dans la région. Un organisme, une fois reconnu par le CISSS, peut obtenir un financement récurent via le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).

«On nous a expliqué que l’Élan ne serait jamais reconnu comme organisme communautaire, que le CISSS donne déjà la subvention à deux organismes de Sept-Îles pour desservir les gens de Port-Cartier. Quand il s’agit de distribution des fonds dans le milieu des organismes communautaires, ça joue du coude. Ceux qui sont en place veulent garder leur place. Un jeune organisme aura donc de la misère à faire son chemin», affirme Mme Essalhi.

Les deux organismes en question, Transit Sept-Îles et la Maison des Femmes de Sept-Îles fournissent déjà des services semblables à ceux de l’Élan.

«Mais nous, on se bat pour garder la ressource à Port-Cartier, pour ne pas déraciner les gens qui en ont besoin. Une famille qui passe au feu devra être envoyée à Sept-Îles, imaginez avec les enfants qui eux vont à l’école à Port-Cartier, ça n’a pas de bon sens», soutient-elle.

La délocalisation peut aussi être néfaste pour les personnes bénéficiant de l’apport de proches aidants, qui ne pourront pas nécessairement les suivre.

Manque de budget

Du côté du CISSS Côte-Nord, on affirme que la mission du Transit et de la Maison des Femmes est régionale.

«Leur mission comprend tout le territoire de la MRC Sept-Rivières, dont Port-Cartier fait partie. Mais on veut quand même que les gens puissent avoir accès à des services le plus près possible», indique Sandra Morin, responsable des relations avec les médias au CISSS.

Selon cette dernière, la raison pour laquelle l’Élan ne recevra pas de financement est liée à un manque de budget.

«Nos budgets pour les organismes communautaires vont à consolider le financement de ceux que l’on soutient déjà. À l’heure actuelle, il y a des organismes que l’on subventionne à moins de 30% de ce qu’ils devraient recevoir. On ne plus en accepter de nouveau pour l’instant», explique-t-elle.

Dans son avis de dissolution, le conseil d’administration de l’Élan annonce la fin de ses opérations.

«Prenant en considération qu’il sera impossible pour la ressource d’hébergement l’Élan d’obtenir du financement récurent, c’est avec regret que le conseil d’administration a décidé de mettre fin aux activités de celle-ci à partir du 30 septembre 2018. Les résidents pourront ainsi avoir le temps de trouver une alternative», peut-on y lire. L’assemblée générale spéciale aura lieu le mardi 17 juillet à 17h00, 99 Portage des Mousses.

 

 

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